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Balade en Bolivie .. c’était du copieux !!

lundi 7 novembre 2011, par Hervé

Christophe est parti faire un raid moto en Bolivie, il nous raconte cette expérience de presque 3 semaines .. inoubliables !!

Bolivie 2011

Texte et photos : Christophe J.

Cela fait déjà deux ans que l’idée de partir faire de la moto en Bolivie me taraudait l’esprit.
La Bolivie, en effet, m’attire plus que les autres pays d’Amérique du sud par la diversité de ces paysages, et le côté moins touristique que les « autres ». Bref, il était temps d’aller vérifier sur place la validité ou non des ces idées pré-conçues.
Grâce à Moto Andina basée en Bolivie avec à sa tête Maurice Manço français passionné de moto et écumant les pistes des Andes depuis plus de 20 ans j’ai pu réserver cette aventure. Las, une patte folle suite à une chute malencontreuse m’avait obligé à rester sur place.
Maurice avait été très compréhensif, je lui avais dit que ce n’était que partie remise. Courant 2010 j’ai repris contact avec lui pour un raid vers la fin septembre 2011 car là-bas à cette période c’est l’été. L’aventure allait pouvoir démarrer.

Courant 2010, un petit groupe s’est formé en fonction des disponibilités et des désidératas de chacun et nous avons fait connaissance par mail. Nous devions être 6, mais des défections ramènerons notre équipe à trois vaillants téméraires (Gérard, Christophe et moi..Christophe aussi) + Maurice évidemment.

Il aura pour tâche de nous guider à moto à travers le pays suivi par un mécanicien (Hugo) et un chauffeur (Ruben) en 4x4 pour la logistique, l’assistance éventuelle, l’entretien courant des motos et le remplacement éventuel d’un participant fatigué qui prendrait place dans le 4x4 le temps de se refaire une santé.

Les motos sont des Suzuki DR 650 endurisées quasiment comme neuves tellement elles sont entretenues avec soin, ce qui est très sécurisant et réconfortant vu le raid que nous allions vivre. J’ai dit « raid » car il ne faut pas se tromper, c’en est vraiment un. En moyenne 200 km de piste par jour plus un peu de goudron pour rejoindre l’étape .. ce n’est pas un Dakar mais cela réclame un minimum de condition.
La Bolivie c’est assez grand mais compte tenu de la durée de notre séjour nous avons décidé de nous limiter à l’Altiplano.

Voici au jour par jour le compte rendu de cette aventure.

  • Départ de Nîmes le samedi 24/09, direction Roissy par le TGV. Nuit à l’hôtel et le lendemain embarquement pour La Paz via une escale de 8 heures à Miami. A l’embarquement à Roissy, je suis rejoint par Gérard et Christophe, nous aurons ainsi tout le trajet pour faire plus ample connaissance.
  • Le lundi 26/09 nous atterrissons enfin à La Paz, Maurice nous attends à l’ae ??roport et nous allons nous poser à l’hôtel. Un thé de feuille de coca est le bienvenu pour compenser la fatigue du voyage, et le manque d’air dû aux 4000 m d’altitude. Après une rapide pre ??sentation du voyage, l’après midi se passera à visiter la ville et faire du shopping.
  • Le mardi 27/09 nous devions visiter le lac Titicaca mais les routes sont bloquées par des manifestants (coutume très répandue en Bolivie) donc par crainte de ne pouvoir revenir nous restons à La Paz on continue notre acclimatation, notre shopping et notre détente. Demain sera un autre jour, on se la joue philosophe.
  • Le mercredi 28/09 Aïe, aïe : Température proche de 0 °c et de ??part pour Uyuni à 7H00 pour 530 km dont 180 de piste. Étape longue et qu’on croyait de routine (voir la suite..). Les 350 premiers kilomètres se font sur une longue ligne droite qui traverse l’Altiplano. Nous y rencontrons des dizaines de camions, il faut faire sérieusement gaffe car ils sont énomes et n’en ont rien à secouer des motos .. S’ils vous touchent soyez surs qu’ils ne s’arrêteront pas. Le de ??jeuner a lieu à Challapata dans un relais routier et nous mangeons notre premier lama séché, le plat national .. et croyez nous, il va y en avoir d’autres .. nous n’avons même pas épuisé la population, il en reste encore plein. Nous attaquons notre première piste et 30 km après le départ, voilà Gérard qui décide de nous quitter ( pourtant on s’entendait bien et l’ambiance était super). En fait il est arrivé bien trop vite sur une saignée, la moto s’ est envolé et lui aussi par la même occasion. Je suis arrivé de suite pour le relever mais malheureusement nous n’avons pu que constater que l’état de son genou n’ allait pas lui permettre de terminer. Direction le 4x4 pour lui et Hugo prend sa moto direction l’hôpital à Uyuni. Arrivés sur place, une fois les radios faites le diagnostic tombe : fracture. Pour Gérard le voyage se termine avant même d’avoir réellement commencé. Il sera rapatrié sur La Paz par avion, puis après examens complémentaires sur la France. Tout ça en douceur et en un temps record grâce a l’expérience et aux connaissances de Maurice et à son assistance très efficace !!
  • Le jeudi 29/09 restera dans ma mémoire avec cette journe ??e sur le Salar de Uyuni et ne me donnera dès lors qu’une envie : Y revenir. L’addiction à ce point .. c’est grave, docteur ? Le lieu est magique, pourtant il n’y a pas grand-chose à voir... La plus grande surface plate du monde (12 000 km²), l’horizon visible sur terre, l’impression de ne plus rouler mais de planer, la sensation est unique ! Nous pique-niquerons sur l’île du poisson où il y a des cactus ge ??ants. En fin de journe ??e nous nous dirigerons vers Jirira, petit village au pied du volcan Tunupa. Logement dans une auberge, chez Carlos et Lupe. Avant d’aller nous coucher nous retournons sur le salar tout près pour assister au coucher du soleil (Rrhhaaa !). Les chambres avec toilettes et douche sont confortables au regard du lieu, Je me couche à 10h00, à 10h05 je dors, dehors il fait glacial.
  • Vendredi 30/09 : De ??part à 8H00 pour environ 330 km de piste dont une centaine sur le Salar. Direction Villamar. Les difficulte ??s commencent au Sud du Salar où nous rencontrons quelques bancs de sable. C’est là que je vois qu’il faut que je travaille ma technique « sable » car pour le moment, je suis plutôt bon au « poser moto dans le sable ». Qui a dit « tomber » ? il parait en plus dixit Maurice que le plus dur est à venir. Nous entrons dans la re ??gion des Lipez en passant par San Juan où nous pique- niquons. Après le de ??jeuner, de ??part pour traverser le Salar de Chiguana (petit de ??sert entre des volcans) et nous diriger ensuite vers la frontière avec le Chili. A partir de là, une centaine de kilomètres de bonne piste nous conduira jusqu’à Villamar où nous arrivons vers 18H00. L’hôtel est original, on a l’impression de manger dans une rue recouverte d’une toiture, avec rochers formant cul de sac et cheminée adossée pour fournir la chaleur nécessaire et la fumée qui va avec. Les températures chutent fort la nuit, et le lendemain matin le 4x4 passera les gués avant les motos pour casser la glace.
  • Samedi 1/10 : Villamar – Quetena Chico (4400 m) par 260 km de pistes plus techniques que les jours précédents, des pierres, des ornières creusées par l’eau dans les descentes, des portions rapides d’autres sinueuses. Nous frôlons l’altitude de 5000 m à plusieurs reprises. Nous descendrons vers la Laguna Colorada et la Laguna Verde en passant par les geysers et la Valle ??e de Dali Visite des Laguna Verde et Colorada, lacs colorés par les sels minéraux pour la Verde et par des algues microscopique pour la Colorada (en fait, rouge), séance photos avec les flamands roses au passage. Le tout sur fond de montagnes également colorées. Arrivée à Quetena Chico vers 17H30, village construit en briques de torchis. Nous dinons chez une famille d’éleveurs, ici il n’y a pas de chauffage, les conditions sont pour nous ce qu’elles sont pour eux, extrêmement simples mais l’accueil y est chaleureux et le repas copieux comme à chaque étape. Bonne nuit malgré le froid . Nous n’avons pas tardé à nous endormir tellement nous étions fatigués.
  • Aujourd’hui, dimanche 2/10 on rigole plus…de ??part à 8H00 pour une boucle Quetena – Uuruncu – Quetena de 110 km. Cela peut sembler court, mais notre objectif du jour est l’altitude de 5700m... Belle piste peu emprunte ??e pour arriver au pied du volcan le plus haut de Bolivie culminant à 6008 m. : l’Uturuncu. Nous voulons effectuer une boucle qui passe près du sommet. La piste continue, mais la neige nous bloque. Christophe et Maurice « plus techniques » tentent de passer, et le pire c’est qu’ils y arrive .... Ils reviennet vers nous heureux comme tout avec leur GPS qui indique fièrement 5555 m.
    C’est raté pour les 5700 m, mais de peu et puis ça nous donnera, si besoin était, l’excuse de revenir. Il nous faut redescendre et la piste est sinueuse avec des pierres et parfois des bancs de sable.(faudra absolument que je bosse ma technique..) En descendant, nous passons par la Laguna Celeste où nous piqueniquons. Retour à Quetena Chico et petite sieste pour tout le monde avant notre dîner froid...
  • Lundi 3/10 retour vers Uyuni avec au programme 110 km de pistes où sable et pierres alternent. puis 100 derniers kilomètres sur une piste large, droite, avec beaucoup de trafic et de tôle ondule ??e... Nous retrouverons l’hôtel précédent et son chauffage presque trop fort...
  • Mardi 4/10 de ??part de Uyuni à 8H00 pour environ 240 km de piste en direction de Tupiza. Nous quittons la piste principale un peu avant le km 60 pour suivre des pistes un peu sableuses, un peu sinueuses,et peu emprunte ??es... Pour arriver à la mine San Vicente. C’est ici que Butch Cassidy et Sundance Kid ont tente ?? leur dernier hold-up. Nous visitons la pièce servant de musée... Nous de ??jeunons dans une petite pension où les mineurs prennent e ??galement leurs repas. A la fin de l’e ??tape, la piste empruntée sur la crête est assez glissante mais les canyons sont magnifiques ! Arrive ??e pre ??vue à Tupiza, nous sommes repasse ??s sous les 4000m !
  • Journée cool que ce mercredi 5/10, donc de ??part à 10H00 pour 253 km dont 100 de piste. Une formalite ?? qui nous amène à Potosi en milieu d’après midi on nous nous baladons avant le dîner. Logement à l’hôtel avec chauffage.
  • Jeudi 6/10 : Aujourd’hui, nous restons à Potosi et ce matin, visitons une mine du Cerro Rico. Texte repris à l’organisateur « Si l’enfer existe il est ici ! Les conditions de travail sont terribles et l’espérance de vie réduite pour ces mineurs qui pourtant, pour la majorité d’entre eux, ne se plaignent pas de leur sort et sont fiers de leur métiers ».
    Après nous avoir équipé d’un bleu, de bottes et d’un casque, le guide achète des feuilles de coca, des cigarettes et de l’alcool à 97° avant la visite pour les distribuer à chaque mineur rencontré. Ces mineurs ne mangent pas durant leurs 8 heures de labeur. La coca les aides à tenir le coup en calmant la faim, la fatigue et améliorant le stockage d’oxygène dans les globules rouges.
    Après le de ??jeuner, visite de la Casa de la Moneda. Ancien lieu où l’on frappait les monnaies d’argent et musée de peinture et d’anciennes machines diverses. Cette variété permettant à tout un chacun de trouver de quoi l’intéresser.
    Soire ??e folklorique avec une troupe de musiciens et de danseurs avant de passer notre dernière nuit à plus de 2500 m d’altitude.
  • Vendredi 07/10 départ à 9h00 direction Sucre capitale de la Bolivie sur 160 Km d’une très bonne route goudronne ??e pleines de jolis virages. Trois heures plus tard logement à l’ Hostal de su Merced, dans le plus pur style colonial. L’après-midi : Balade et dégustation de glaces ... Cooollll !!
  • Samedi 08/10 : De ??part à 8H00 pour 290 km dont 150 de piste piégeuse. La route est en cours de goudronnage et par moment c’est un peu rock n’roll. Après le passage du Rio Grande (pont construit par des inge ??nieurs français), une côte interminable nous conduit jusqu’à La Higuera où ont eu lieu les derniers combats opposants les gue ??rilleros du Che aux soldats boliviens.
    En arrivant nous trouvons un village de 100 à 150 habitants, pas de goudron, des cochons et des poules courant librement sur les routes. Le but de cette étape est de découvrir le lieu où Che Guevara a été capturé en 1967 et tué le lendemain. A notre arrivée nous visitons l’école, transformée en mini musée, où le Che et trois des ses compagnons ont passés leur dernière nuit avant d’être exécutés. Nous mangerons chez l’habitant à la lueur des bougies, dans sa maison une pièce en terre battue, sans fenêtres, qui fait également office d’épicerie de village.
    Après le repas nous faisons une veillée autour d’un feu de camp devant la maison. Il faut dire que c’est endroit vraiment propice pour refaire le monde, bien loin de notre monde occidental.
  • Le Dimanche 9/10, de La Higuera nous partons vers Cochabamba pour 440 km. Les 60 premiers kilomètres sont de la piste, ensuite on a droit à une centaine de kilomètre de goudron, puis de la piste et les 120 derniers kilomètres, encore du goudron. Après une pause de ??jeuner rapide , nous remontons en altitude et vers des températures moins clémentes par une piste qui va nous mener vers un col continuellement plongé dans le brouillard. C’est à cet endroit que se rejoignent les vents arrivant de l’Amazonie et ceux arrivant de la Cordillère, d’où le bazar ambiant La descente vers Cochabamba achèvera de nous recouvrir d’une bonne couche de poussière et m’arrachera un soupir de soulagement à l’arrivée. Heureusement qu’un dîner très copieux nous attend, histoire d’oublier le sandwich de midi. Cochabamba est la capitale gastronomique de la Bolivie ! Yes !!!
  • Lundi 10/10 nous repartons de Cochabamba en milieu de matine ??e pour 400 km de goudron jusqu’à La Paz. C’est quoi du goudron ? A une quarantaine de kilomètres de Cochabamba, nous attaquons une monte ??e d’une centaine de kilomètres, avec passage d’un col à 4500m et descente vers les hauts plateaux ( 3800m) où deux cents kilomètres de goudron tout droit avec beaucoup de circulation nous conduise à un groupe de manifestants qui bloquent la route et nous oblige à couper à travers la pampa pour les contourner. Ce qui tombe bien, vu que ça faisait bien 300 km que je n’avais plus vu de terre. Soire ??e libre à La Paz.
  • Mardi 11/10, direction Chulumani soit un petit 140 km dont 90 de pistes.
    De ??part de La Paz vers 10H00. Nous nous dirigerons vers les valle ??es tropicales de La Paz. La descente est vertigineuse, la route e ??troite, les ravins conse ??quents, il a plu durant la nuit et la boue est au rendez-vous ! J’essaie d’appliquer ma technique « sable » à la boue, mais ça le fait moyen. Nous déjeunons à mi-chemin et arrivons en milieu d’après-midi. L’hôtel est un peu à l’e ??cart du village et nous sommes seuls au milieu des champs de coca et des bananiers.
  • Mercredi 12/10 : 150 km dont 100 de piste pour ce dernier jour et cerise sur la gâteau : la « Route de la Mort ». Nous empruntons en partie la même route que la veille pour nous diriger vers Coroico. De ??jeuner à Coroico et de ??part pour La Paz par la seule route qui reliait La Paz au Bassin Amazonien : la « Route de la Mort ». Elle fut construite dans les anne ??es 30. Étroite, sinueuse, glissante, sur la fin d’un très long trajet... Il y avait plusieurs accidents par mois. Beaucoup d’entre eux, tragiques. Il y a maintenant une nouvelle route, l’ancienne n’est pratiquement plus utilise ??e que par les VTTistes et par nous après leur passage. Arrive ??e à La Paz bien fatigués par le sol glissant et les yeux usés par l’épais brouillard.

Motos rangées, derniers achats souvenirs, le soir dîner d’adieu au domicile de Maurice, dernières embrassades, promesses non feintes de revenir et au lit car demain l’avion décolle à 6h30.

  • Jeudi 13/10 : BOLIVIA, PRONTO !!
    .. Retour Paris la tête pleine ... C’est déjà terminé ???

Grand merci à Moto Andina et à toute l’équipe pour cette superbe organisation qui ne donne qu’une seule envie : Celle de leur refaire confiance pour une autre cession .. Attention, je tiens tout de même à bien préciser que ce genre de balade n’est pas à la portée de n’importe qui et que cela réclame une sacré condition physique et une bonne endurance ... La technique elle viendra toute seule !!

Christophe Jaboviste ( Novembre 2011 ) pour Motards en Balade


Voir en ligne : Notre organisateur de voyage : Moto Andina

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