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MAROC 2009

samedi 10 octobre 2009, par Hervé

Le théorème du dromadaire.
« Un dromadaire à deux bosses est un chameau, s’il a trois bosses, il faut impérativement que vous arrêtiez la fumette !! »

Hormis la présence de ce camélidé quel peut être le rapport entre ce titre et notre voyage 2009, je vous rassure de suite il n’y en a aucun... quoique !!

Comme c’est devenu une habitude nous sommes partis de Barcelone sur un boat de la GNV à destination de Tanger. Auparavant nous avions fait une rencontre insolite sur l’autoroute, un gars sympa qui s’est branché sur le groupe pour ne pas faire la route tout seul … « l’arabe de service » comme il s’est dénommé en se présentant … Abdou, tu es génial... et, pour certains membres du groupe, ta rencontre fut comme une sorte de déclencheur !!

Barcelone, le bord… comme d’habitude... pour s’enregistrer. Ensuite ce fut l’embarquement dans la plus totale anarchie, une tête de c… avec un uniforme a bien failli prendre mon poing sur la gu… Ambiance !!

À bord, bateau nickel, personnel agréable aux petits soins pour notre groupe, cabines impeccables, bouffe corrects... bars fermés pour cause de squat des fauteuils par les passagers sans hébergements, ponts envahis la nuit par une bande de soûlards qui ont une bizarre conception de l’interprétation du Coran... c’est la rançon du voyage aller.
Pas de retard au départ, pas de retard à l’arrivée... papiers faits à bord sans aucun problème par les autorités marocaines présentes.
Débarquement des motos en 5mn , ils ont attendu une bonne heure en regardant le spectacle des fourgons chargés ras la gueule que nous arrivions avec les 4x4 … le conn… du début aurait bien mérité de prendre sa beigne !!

Tanger … comme d’hab. les néophytes ont pris un grand coup d’Afrique dans les mirettes à peine débarqué sur le port .. négociations pour changer le blé nécessaire au voyage, pendant ce temps là premier thé à la menthe, premier achat de Ray Ban de contrefaçon négociées à vil prix .. pas encore assez vil d’ailleurs, premier bakchich pour un stationnement illicite mais autorisé. On se casse de la ville, je les vois me suivre et écarquiller les yeux au fur et à mesure que je force la place dans les embouteillages à grand coup de klaxon .. Le grand rond point, c’est là que cela passe ou que cela casse .. en fait c’est comme la place de l’Etoile mais en plus bordélique .. Ils sont tous passés, ouf !!

On évite l’autoroute, Abdou, lui, a dégagé depuis longtemps car sa maman l’attendait à Fès, il m’a envoyé un sms .. sur l’autoroute il a fait exploser un radar !!!
Sur la nationale je les initie rapidement au je m’en foutisme total des règles du code .. Ici c’est la loi du plus fort et du plus bruyant .. Tu y vois, tu doubles .. tu n’y vois rien, tu pries qu’il n’y en ait pas un de trop optimiste en face …
Assilah la blanche, l’hôtel Zélis, le gardien qui nous accueille, les nouvelles de la famille, les petits cadeaux d’usage .. Mohammed m’a réservé la 408 .. Tout le monde est là, les gars ont fait l’essence à 70 dirhams le litre, les filles vont faire un tour dans la médina, je réserve à l’Espigon pour le soir .. premières négociations … Je retrouve vite mes habitudes.
Repas poissons .. délicieux .. balade sur la promenade, il fait doux .. On se couche fenêtre ouverte, c’est un couple de mainates qui va nous réveiller .. La nuit a été douce, même si le coq de la vieille d’en face mériterait soit d’être remis à l’heure .. soit de passer à la casserole !!

On quitte Assilah par la route de la côte, Larache, Souk El Arba ( première traversée de marché hebdomadaire .. un grand moment pour certains !! ) On stoppe à l’ancien poste de contrôle pour rassembler les troupes .. et se taper un thé !! Des figues fraîches sont négociées trois dirhams six sous .. un délice !!
La route se détériore, se détériore vraiment, devient piste, on passe le premier gué .. Ce mec est malade de nous emmener dans un truc pareil .. Ils ont fait cent bornes au Maroc et ils me maudissent déjà .. Moi, je me marre .. vous en voulez des émotions eh bien vous allez en avoir !!
Les dames au chapeau rouges caressent leurs baudets de leur pieds nus, les champs ont la couleur des tapis, le printemps a été pluvieux, cela se voit, je n’ai jamais vu le Maroc aussi vert.
Abdou me téléphone, il est à Fès, il faut que nous passions boire le thé chez lui .. On a le temps, rendez vous est pris pour le début d’après midi, on oubliera de bouffer sur la route. La chaleur commence à grimper .. Le Moyen Atlas est toujours aussi beau, les oueds et les lacs qui sont pleins lui redonnent vie. Le paysage a des allures de jardin d’Eden. Pour atteindre Fès c’est le calvaire d’une route dont le qualificatif de pourrie est un honneur incommensurable .. Mais les gorges de Sebou valent bien ce supplice. Abdou nous attend à l’entrée de la ville, on le suit pour arriver chez lui .. je m’en doutais il habite en quartier résidentiel .. La maison de sa maman a des allures de palais oriental .. l’accueil est inimaginable, le thé, les gâteaux, les amandes .. c’est du classique, mais l’improvisation en une petite heure d’un repas d’anthologie pour 19 personnes qui arrivent à l’improviste, celle là on ne me l’avais jamais faite !! On vous embrasse, toute la famille …

Il est temps de reprendre la route, heureusement il ne reste que quelques encablures pour rejoindre le lac de Dayet Aoua .. Quelques cèdres et autres morilles plus loin nous arrivons au gîte .. Première petite désillusion, les chambres sont minuscules .. Avec Annie nous dormirons dans la salle à manger !! Le repas fut excellent, la nuit réparatrice, la douche chaude, le petit dèj sympa .. dommage cette imprécision en ce qui concerne l’hébergement .. Il est dit que dans ce coin je ne trouverai pas ce que j’y cherche .. C’est décidé désormais je traverserai mais je ne m’y arrêterai plus !!

Nous sommes repartis en faisant le tour complet du lac .. merveille au petit matin, avec les troupeaux qui s’ébattent, les oiseaux qui surgissent de nulle part jusqu’à ce chevreuil qui a souhaité nous donner le bonjour. On file sur Khénifra. Entrée de la ville, je demande à la patrouille de gendarmerie l’état des routes .. j’ai droit après une petite attente à un détail complet sur l’itinéraire que je souhaite parcourir .. remarquable efficacité des autorités compétentes. On plonge au creux de l’inconnu, au gré des vallées et des canyons, merveille des yeux, merveille d’authenticité et de découverte. On se croirait revenu au Moyen âge mais les gens sont radieux, il faut dire que le blé est abondant que les animaux sont gras et que l’eau est présente .. Tout ce qu’il faut pour bien vivre .. On se console sans console !!

L’étape est longue, très longue et il fait chaud, très chaud !! Tout le monde en a plein le c…
La dernière partie se fait à la vitesse grand V .. Imini Fri, chez Jean Paul la pompe est en rideau, l’eau est rare dans les chambres, on se douche dans la piscine, c’est le Maroc !! Les oiseaux chantent, le soleil se couche .. on fonce au pieu. Demain sera un autre jour. Mon étape était trop importante, bonne leçon pour l’an prochain !! Tout la monde en a pris plein les yeux et ce n’est qu’un début !!

On quitte Imini Fri, je me plante en prenant la route et seul John s’en aperçoit .. Bine m’en a pris quand même car la piste qui nous avait donné tant de difficulté lors des reconnaissances a téé récemment revêtue .. Malgré un bon nombre de portions encore en piste la route est une pure merveille, bien m’en a pris de me gourer. Lorsque je m’aperçois de mon erreur je suis un peu dans l’expectative quand au passage du col qui se profile .. Au sommet je fais le point discrétement avec Michel qui est mort de rire quand à mon sens de l’interprétation du road book. Ouarzazate arrive plus tôt que prévu. On arrive chez Michel et Samie en tout début d’après midi, cela tombe bien après l’étape d’hier qui fut interminable tout le petit monde avait bien besoin d’une pause. Visite d’Ait Benhaddou avec Thierry, Dom, Marc et Xamina qui s’isolent pour rendre un dernier hommage à leur meilleur pote. Je charge mon téléphone marocain débloqué par Abdou et j’achète un collier à Annie en faisant preuve de trésor de négociation. Chez Michel c’est comme à la maison, on fini le repas au champagne avec la chicha en guise de point d’orgue. Le soir concert de musique berbère. Thierry s’explose au djembé et tout le monde est pris dans l’ambiance. On se couche le sourire aux lèvres. Demain on file vers le sud.

Pour rejoindre Taroudant on ne fait pas dans l’impro, c’est du traditionnel avec la coopérative des tapis de Tazenaght, le safran de Taliouine et la plaine agricole. Les synclinaux sont toujours aussi beaux et la piste du safran, même en plein goudronnage, nous fait découvrir des paysages spectaculaires. Quelques explications sur la route, une paire de visites avec les commentaires qui vont bien et un tapis négocié plus tard nous voilà arrivés à l’Arganier d’Or. L’orangerai est spectaculaire, la piscine frise les 28° C et les chambres sont sympas. Nous sommes arrivés tôt et bon nombre d’entre nous décident d’aller visiter la cité chère à l’ancien président. Grand taxi de rigueur avec son lot de surprises quand à ce qui concerne les véhicules qui circulent sur les routes marocaines. C’est l’horreur vu de l’intérieur, le tout c’est que cela roule !! Taroudant j’avais un a priori, j’avais tort. La cité est magnifique, les gens adorables et le souk d’une richesse incroyable. Le soir un bémol .. pour la première fois au Maroc j’ai failli me coucher avec la faim. Le patron n’a même pas voulu nous céder quelques oranges pour donner aux gosses du Sud .. et pourtant elles s’apprêtaient à pourrir sur le sol .. On oubliera d’y revenir, la prochaine fois je stopperai en ville ne serait ce que pour la mieux faire découvrir aux participants. Nous décidons, vu la chaleur ambiante de dégager de très bonne heure le matin .. Nous resterons désormais fixés sur l’heure française .. au grand dam des hôteliers plus habitués à voir les touristes se prélasser dans leurs lits que de dégager à l’aube.

Départ de Taroudant, direction l’extrême pointe de notre voyage : Guelmim. Nous décidons d’un commun accord d’éviter l’intérieur des terres pour gagner le marché aux chameaux en passant par la côte. Une petite incursion dans une petit désert pour éviter Agadir au gré d’une piste – route au beau milieu des euphorbes et des villages aux façades colorées. Des cigognes nichent partout. Tiznit et ses remparts puis la descente vers Aglou plage ou la fraîcheur de l’air de la mer contraste avec la chaleur torride de la terre. Annie manque d’adopter une petite berbère au regard de braise, Dominique oublie qu’il y avait une marche pour descendre à la mer et nous fait un salto d’anthologie, le 4x4 ratatouille à qui mieux mieux, problème d’injection ou de débitmètre .. On verra cela à Zagora chez Momo, pour l’instant tant que cela roule !! Grignotage sur la route pour certains, on a failli nous prendre pour des américains dans ce bouge .. je négocie en divisant la facture par 4, les regards ne sont pas aimables et on file en vitesse, m’est avis que lorsque l’afflux des touristes va arriver dans ce coin il va falloir que les gens du cru s’adaptent sinon va y avoir problème. Les autres on déjeuné à Ifni, délicieux .. avec la vue sur la mer en plus. Ifni, belle étape, mais qu’attendent ils pour refaire l’Hotel Bellevue ? Visite rapide du port d’Ifni avec ses reliques de l’enclave espagnole, une piste d’aéroport plus loin et nous voilà sur la route de Guelmim au beau milieu des coussins de belle mère. Le grand sud nous ouvre ses portes, on quitte la ville pour plonger dans le désert et rejoindre Pierre à Fort Bo Jerif. Entre temps un petit bain de merveille pour aller s’imprégner de l’étrange ambiance qui règne à Plage Blanche. Pour rejoindre la plage on entasse tout le petit monde dans et sur la Land, Quelques photos spectaculaires plus tard il est temps de revenir vers le terme de l’étape. Sur le bord de la route un Land Rover des années folles nous attend pour prendre les passagères, il faut dire que la piste pour rejoindre FBJ c’est, pour certaines motos de route, un grand moment de tristesse. 8km de détresse plus tard le fort se profile à l’horizon. Accueil toujours aussi sympa chez notre pote, installation au gré de chacun, découverte de nulle part. FBJ c’est magique on a l’impression d’être dans un palace au confins de l’oubli. Paul s’éclate dans sa séance hebdomadaire de yoga en écoutant les chacals qui jappent. La nuit tombe doucement, un charmeur de serpents nous impressionne par sa maîtrise avec des bestioles qui font froid dans le dos .. pourboire de rigueur, il l’a bien mérité !! Certains se sont levés avant l’aube pour voir le soleil apparaître. Leur balade sera mémorable. On quitter FBJ, sur la route une femme se tord de douleur dans la totale indifférence des camions qui la croisent .. Maroc détresse .. Je détourne les yeux, Maroc il y a des moments ou je te hais !!

Retour à Guelmim, j’y rencontre un pote , on y achète quatre conner… géologiques et c’est l’occasion pour certain de finaliser leurs nouveau sens de la palabre. Nous allons remonter sur Tafraoute. Au passage je quitte le groupe avec Manx et son Pajero pour aller livrer ses fournitures scolaires au pote Omar, l’instit d’Igmir. Le groupe moto s’émerveille sur la route qui mène à l’hôtel des Amandier et nous nous allons nous éclater sur la piste des cinq canyons au milieu des iguanes. La descente sur Igmir est impressionnante, les palmiers semblent inaccessibles et c’est avec un certain soulagement que nous arrivons au terme de l’étape après une partie de manivelle digne d’un Dakar des bonnes années. Les toilettes de l’école brillent toujours par leur absence .. quand on pense qu’il y en a 5 pour la seule mosquée !! Nous allons passer une soirée de rêve avec la musique berbère qui sort de mon PC et résonne au sein du canyon. Mohammed a encore maigri .. put.. de silicose qui le ronge !! Une vieille dame courbée par le poids des ans et les charges portées nous donne une leçon de jardinage et de persévérance, les arganiers distribuent leurs fruits et les criquets de 40 jours grincent comme des portails mal graissés. Igmir je t’aime mais pourquoi me semble t’il que tu es de plus en plus en train de trop t’ouvrir au monde, et pas seulement à un monde qui me rassure !!

Nous quittons Igmir sans aucune nouvelle de l’équipe moto, le portable est aux abonnés absents. Pour rejoindre Tata, nous ne ferons que de la piste, Manx s’éclate et le désert est somptueux. Il fait 50 ° dans le Land. En plein milieu de nulle part Abdou me phone pour me demander le type du débitmètre qui semble être à l’origine des problèmes de manque de puissance du scarabée, il y a des moments ou le réseau téléphonique marocain me met sur le c… quand je pense que dans mon salon je suis incapable de recevoir correctement les appels sur mon portable !! Pause par 55° centigrade .. pas un arbre à l’horizon .. heureusement qu’il me reste encore assez de puissance pour passer les bancs de sable !! Nous allons naviguer de concert pendant une bonne partie de la journée, à apprécier des pistes vierges de tout passage depuis quelques temps au gré des petites oasis perdues et en ne rencontrant pas âme qui sue. Nous avons eu des news du groupe motards, histoire de m’imiter ils ont quitté Tafraoute dans la mauvaise direction, et pas un ne s’est aperçu qu’ils filaient plein est alors qu’Ingherm c’était de l’autre coté. Même si au bout de 30 bornes ils se sont aperçu de leur erreur je me fais beaucoup de soucis quand à la fin de leur étape, ils ne trouveront jamais la petite route qui quitte Ingherm pour rejoindre Tata par l’ancienne piste, la suite me donnera raison en fait seuls deux d’entre eux, après quelques recherches et une paire de thés partagés avec les locaux seront mis sur la bonne route, les autres louperont la vallée des oasis et rejoindront Tata par le circuit habituel, tant pis pour eux ils auront loupés quelque chose !!

On arrivera à Tata les premiers, en ayant un peu jardiné et pris un semblant de piste au cap. L’hôtel Renaissance est de plus en plus un bouge. Certes on y mange correctement et la piscine est belle mais les poivrots qui se murgent à longueur de journée et les psalmodies continuelles des élèves de l’école coranique qui prient jour comme nuit me donnent une impression bizarre de l’ interprétation de la religion. Le mariage de deux extrêmes n’est jamais très bon et quand cela va péter va y avoir du chaos dans le Landernau local. La nuit fut courte car il nous a fallu dormir fenêtres ouvertes et on a frisé l’insupportable au niveau bruit .. Si on associe cela à la propreté plus que douteuse des draps et aux toilettes bouchées .. Tata pour moi c’est fini !! Dommage pour le joli souk et notre pote tailleur qui vient de passer son bac en candidat libre, dommage pour la ville rose aux arcades qui dégage un vrai parfum d’authenticité, dommage pour les petits cafés que l’on apprécie tant au coucher du soleil .. Oui je sais c’est un peu dur mais il y en a marre de temps en temps d’être pris pour une bille. Le bruit inhérent à des excès, je m’en tape, mais des draps propres et des chiottes qui fonctionnent ce n’est quand même pas être trop exigeant .. surtout que cette année, avec toute la flotte qui est tombée on ne peut pas accuser la sécheresse !!

Le matin, j’avais un pneu à plat .. la bombe miracle a fonctionné et c’était reparti il faisait déjà trop chaud pour attendre l’ouverture du premier garagiste. Sur la piste qui mène à Foum Zgid on croyait voir la mer .. Mirage .. je m’attendais à chaque moment à découvrir une oasis perdue ou le petit prince de St Ex .. le scarabée se traînait et je n’avais pas mis la clim pour encore enlever un peu de puissance à ce qui me restait … les bouteilles de Ciel défilaient les unes après les autres et je n’enviais pas les potes à moto qui cuisaient doucement sous le soleil. A Tissint nous sommes allés au bord du canyon pour trouver un peu de fraîcheur. Sur le goudron c’était encore pire. Quand l’oasis de Foum Zgid s’est découpée sur le ciel j’avais dans les yeux des éclats de jus d’orange … Une paire de ceux ci et deux centimètres de tifs en moins plus tard j’avais retrouvé la forme .. Annie a discuté avec un jeune gars qui vient de monter une auberge, on ira la tester l’an prochain car le téléphone arabe en dit beaucoup de bien .. et puis Foum Zgid c’est un coin qui sonne bien. Si cela se trouve ils auront fini la liaison directe avec Zagora .. Il faut dire que maintenant que les derniers repreneurs ont été foutu en tôle si cela se trouve les nouveaux penseront plus à mettre du béton dans les machines que des dirhams dans leurs poches !! Je vous fais grâce de la traversée du début du Sahro, avec ses camions et ses mines .. Je pense qu’avec toute l’amiante qui flotte dans l’air on a pris notre dose !! A Agdz arrêt tajine .. et encore une fois le tavernier a failli appliquer les tarifs marakchis .. Vous allez me dire je pense qu’ils ont raison .. Tout le monde au Maroc voit qu’à Markch ils se gavent au dépend de ces c.. de touristes qui débarquent par charters entiers .. alors pourquoi les commerçants des bleds les plus reculés ne feraient ils pas pareils ? Ce qui est bien c’est que la discussion n’est jamais stérile et que pour peu que vous donniez une somme correspondant à ce que vous avez effectivement consommé c’est toujours votre version qui sera la bonne, la bonne pomme et pour encourager la qualité du restaurant je n’ai divisé l’addition que par 3 .. les autres hallucinaient, ils auraient payé sans discuter .. cela me donne une idée, la prochaine fois que je vais bouffer à Palavas je vais contester l’addition en ne payant que ce que cela vaut vraiment .. M’est avis que vous allez m’apporter des oranges !! On a fini par la vallée des 1000 kasbah, en suivant un Draa qui était bien plein .. je ne l’avais jamais vu comme cela .. les palmiers de Zagora éclataient sous le soleil, Momo m’attendait sur le parking de la Kasbah Asmaa et à la maison du Sud il fallait que j’achète une fibule.
Le Momo il a été content, non seulement je lui ai amené le téléphone portable qu’il voulait .. avec la petite lampe pour bosser la nuit .. mais tout le petit monde a fait laver les motos. Pour ma part on a tout essayé, avec ou sans débitmètre, avec un autre qui traînait dans le bouclard macash walou ce put.. de Land ne voulait pas prendre plus de 3000 tours. Comme je n’avais pas l’intention de m’installer à Zagora en attendant un débitmètre neuf qui devait venir de Casa il m’a mis un tour de vis sur le turbo et m’a souhaité bien du courage sur les bouts droits !!

Les bagnoles étaient impec, les motos révisées, le voyage pouvait se continuer sous d’heureux auspices. A la Kasbah Asmma tout était impec, le repas excellent, la piscine à 28° et la déco somptueuse, comme de surcroît l’accueil est plus que sympa, il n’y a rien à redire, on y reviendra.

Retour le lendemain aux aurores par la même route, j’ai hésité à prendre la piste parallèle car je sentais bien que cela faisait un peu peur aux participants de ne pas avoir d’assistance derrière. Tazzarine sous 50°, tout le petit monde crevait allègrement de chaud c’est pour cela que je les ai fait stopper aux Météorites pour profiter de la nouvelle piscine. On a super bien mangé pour trois fois rien et après un bain plus que réparateur direction Rissani pour continuer les hostilités. A l’embranchement de la piste qui mène chez Moha à l’Auberge du sud Hassan nous attendait pour prendre les passagères avec son Toy tout neuf. Huit bornes de piste avec juste la bonne dose de sable pour mettre tout le petit monde à l’aise .. J’ai pris ma dose de bécane pour la journée avec la tenue adéquate au grand dam d’Annie qui voulait absolument que je pose les tongs pour conduire .. Je n’allais tout de même pas piloter pieds nus !! La Suz de Bernard n’avait plus de frein arrière conséquence d’un gravier qui avait bloqué la pédale et dont il n’avait pas senti la présence ( il fallait voir la gueule du disque et de l’étrier .. c’est quand même solide ces japoniaises !! ) il ne se sentait pas de la driver jusqu’au bout je m’y suis donc collé .. Thierry a voulu un moment me dépasser, il est vrai que cela faisait désordre de se faire mener par un espèce de chimpanzé en chèche et en short, grand mal lui en a pris, il s’est allègrement répandu sur une bande de sable y laissant au passage un peu d’honneur mais en y gagnant une bugne d’enfer au niveau de la malléole. Nous sommes tous arrivés à l’auberge, une auberge sacrément bien refaite depuis que nous l’avions découverte détruite par la soudaine remontée du Draa il y a une paire d’années .. Mais refaite jusqu’à quand, l’emplacement n’a pas changé . il faut dire qu’au vu du spectacle proposé par la grande dune quasiment sur la porte de la salle à manger cela vaut quelques risques !! Moha nous a proposé une balade en chameau, j’ai refusé car je tiens encore à mes bijoux de famille mais les néophytes du Maroc se sont lancés dans l’aventure. Spectacle inoubliable pour eux que ce coucher de soleil et souvenir impérissable après, quand il a fallu reprendre ses esprits …. et ses moyens .. quand je pense qu’il y en a qui mettent 50 jours pour aller à Tombouctou avec ce moyen de transport .. bonjour les précieuses !! La soirée fut musicale, l’ambiance somptueuse et l’endroit toujours aussi magique. Moha et son personnel mettent un point d’honneur à respecter la beauté du site et rien ne traîne contrairement à beaucoup d’autres endroits tout aussi bien placés, bravo !!

Départ juste après le lever du soleil pour remonter dans le Nord, j’avais prévu de gagner Erfoud par la piste mais le peu de confiance de Bernard sur le sable et surtout le ventilateur du radiateur de Michel qui nous a joué relâche ont fait que je suis revenu avec tout le monde par le même chemin. Les filles ont voulu se la rejouer dromadaire en faisant la piste sur le toit du scarabée et nous avons gagné Erfoud avec un Michel qui se demandait bien si il allait pouvoir continuer avec la Sprint qui filait dans le rouge dès qu’elle forçait un peu … C’était sans compter sur le talent des mécanos marocains. Deux petites heures plus tard la bécane était comme neuve, la pièce avait été refaite plus solide que d’origine et on pouvait retrouver les autres qui avaient pris un peu d’avance. Pour rejoindre Tamtatouch nous n’avons pas traîné, le Land même si il continuait à couper ne le faisait qu’à 3500 tours ce qui lui assurait un petit 120 en pointe. Petit bain au passage dans la Tohdra et nous voici arrivé chez les « Amis » ou nous avions été précédés par toute l’équipe qui en était déjà à la seconde omelette berbère et au nième thé à la menthe.

Nous avons vidé le land pour distribuer les derniers cadeaux que nous avions traîné jusqu’ici, ce fut une réédition du Père Noël n’est pas une ordure façon berbère !! Avant le repas promenade apéritive jusqu’au marabout en passant par une rivière qui coulait encore, quand je vous dis qu’il n’y a plus de saison. Le repas, parlons en .. tu en veux toi des brochettes, quand il n’y en a plus il y en a encore. On a tombé allègrement un cubi de rouge ( il faut dire qu’au départ nous avions fait le plein en prévision des étapes sèches ou le Coca et l’Oulmès seraient les seules boissons disponibles en dehors du thé .. Bonne initiative qui a prouvé si il en était encore besoin les exceptionnelles qualités du 4x4 par rapport à la moto !! Tout cela s’est terminé par de la musique, des devinettes et des jeux, à l’ancienne !! Comme elles sont sympa ces soirées chez les frangins !! Pour la dernière fois on a entendu le bruit du groupe électrogène, en 2010 quand nous reviendrons l’électricité nous aura précédé .. Tamttatouch va verser dans la civilisation, à savoir, au vu de ce qui va se construire, si cela ne va pas conduire le village vers des horizons peut être plus roses mais sûrement moins authentiques.

Pour rejoindre les gorges du Ziz nous avons pris la vallée des merveilles qui par Ait Hani et Amellago nous a fait rejoindre Goulimime. C’est magique ce coin, surtout avec les fleurs qui envahissent les parcelles cultivées et les cascades qui se déversent au fur et à mesure que le courant de l’oued devient de plue en plus fort. Les cars de touristes n sont pas encore de sortie, il faut dire que les organisateurs de Tours ne trouvent pas encore dans la vallée des hébergements susceptibles de les accueillir et surtout qui vont leur balancer le bakchich aussi conséquent que celui dispensé dans les gorges de Tohdra, mais cela sera pour combien de temps encore ? Le barrage d’Errachidia était plein à ras bord, il ne vont pas manquer de flotte dans la vallée du Ziz cette année. Il faisait toujours aussi chaud, vivement le lendemain que nous filions vers le Nord. Si l’accueil au Jurassique était sympa, les chambres agréables, le décor somptueux et la piscine magnifique nous fûmes quand même un peu décus par la propreté du lieu, des sanitaires et même pour certains d’entre nous du drap de dessous qui avait, mais il y a longtemps, un jour rencontré les lavandières du Ziz. Il y a de sacrés efforts à faire chez les Lahraoui, il faut dire que c’est une famille d’intellectuels comme ils se qualifient !!! Il y a des moments ou on regrette de ne pas être hébergé chez le paysan du coin !! On s’est baladé le long du Ziz dans un cirque naturel d’une beauté rare, nous avons continué par une traversée à gué et ensuite un cross dans une oliveraie irriguée .. Ce n’est quand même pas la flotte qui leur manquait !! L’endroit est trop magique pour être abandonné la prochaine fois je poserai les conditions d’une façon un peu plus précise et j’ouvrirai les plumards avant de m’installer !!

C’est lorsque nous avons passé le Tunnel du Légionnaire que nous avons tous pris conscience que le voyage allait se terminer. La remontée vers Meknès ne fut qu’une formalité même si au passage j’ai eu un petit pincement au cœur lorsque nous sommes passés au croisement avec la route d’Aouli ne serait ce qu’au souvenir des supers moments passés dans le village et sur la piste qui traversait le grand plateau .. tant pis, la route d’aujourd’hui est bien trop longue, les gens sont bien fatigués, cela sera pour une autre fois. Nous ne nous sommes permis qu’une seule incursion hors des sentiers battus, ce fut pour aller faire une petite visite aux singes magots qui peuplent la foret de cèdres .. Eh bien croyez moi, ils ne sont pas prêts de l’extinction .. par contre va y avoir soucis car ils deviennent de plus en plus familiers et bien évidemment de plus en plus dépendants des hommes .. avec les risques que cela comporte !!
A Azrou comme d’habitude j’ai royalement jardiné avec toute la troupe derrière le 4x4 et nous avons gagné Meknès rapidement afin de pouvoir visiter la ville tranquillement. L’Hôtel Transatlantique, rien à signaler sinon la position continuelle des membres du personnel .. le dos courbé et la main droite tendue à l’envers !!! Cà c’est encore un truc qui me gonfle grave .. je donne toujours le pourliche qui va bien mais dans ces put.. d’hôtels soi disant de qualité .. même si je sais que le personnel est souvent payé au lance pierre et compte sur les pourboires pour mettre de la viande dans la gamelle ..

Je ne supporte pas cette attitude de pleurnicheurs, la main tendue, prêt à te cracher à la gueule si la somme délivrée n’est pas celle escomptée .. Désormais je ne filerai plus un rond dans ces conditions et je donnerai les consignes aux membres de mes groupes .. Au Transatlantique on a eu le summum .. Ils se sont tous succédés, du loufiat qui mettait la table à celui qui servait les œufs en passant par le portier, l’aide du gardien du parking … J’ai envoyé tout le petit monde chi… et j’ai filé un max à la nana qui faisait les chambres, au gus qui avait porté les valoches et à celui qui avait passé le nuit à garder les brelles !!
Bon, à part cela Mekhnès c’est une sacré belle ville. La place Bab Mansour n’a rien à envier sur le coup de 9h du soir à cette autre si célèbre … par les fenêtres de son club Med !! … Ici on fait dans l’authentique, les médecins bossent en direct ; les jongleurs laissent tomber des quilles et les acrobates s’en mettent de temps en temps une belle … Le jus d’orange vaut 10 dirhams .. et les mendiants ne vous colleront pas aux basques pour ensuite vous envoyer votre dirham à la gueule en estimant que ce n’est pas assez !! Le souk de Mekhnès vaut aussi par ses parties cachées, ces quartiers où règnent les odeurs, la sciure et le sang .. Un vrai marché africain avec ses couleurs, ses arômes et ses contrastes voilà ce qu’ont découverts les membres de notre groupe. Histoire de rigoler nous en avons remis une couche après souper, juste à 4 avec Michel et Annick .. dans un souk désert où ne traînaient que quelques chineurs et où les seules échoppes ouvertes ne semblaient guère vendre ce dont elles étaient au préalable le dépôt .. Grandiose, silencieux, sombre, tortueux, un tour inoubliable !!

Départ tranquille après l’épisode raconté plus haut de la valse des larbins .. Je ne regarde pas le GPS,, fais confiance à mon pif .. et me goure de suite dans le premier carrefour .. Le flic qui nous a suivi depuis le départ du parking a attendu une bonne demi heure, trois où quatre demandes de renseignements et deux demi tours improvisés de notre petit convoi, pour me rejoindre en tête de celui-ci, me demander où j’allais et nous ouvrir la route .. dur à la comprenette le garçon !! Enfin bref, la balade cool dans un Mekhnès qui s’éveille s’est transformée en sprint massif dès que l’autre avec sa R19 nous a guidé !! Nous avions décidé de visiter Volubilis .. il ne faisait pas trop chaud .. c’est superbe .. dégueulasse, mal entretenu et même laissé à l’abandon .. mais superbe !! Au vu des travaux entrepris pour construire un nouveau musée c’est à espérer que ce site, qui est un des sites majeurs du bassin méditerranéen va enfin être mis à sa juste valeur !! Nous avons retrouvé le reste du groupe à l’ancienne frontière pour déjeuner .. la boucle était bouclée .. Nous avons rejoint Assilah, les filles sont retournées dans la medina pour faire les derniers achats ..

Dernier jour .. on se pose .. un peu d’entretien sur les véhicules puis départ vers Tanger. Nous avons décidé de passer par la côte histoire d’aller voir les fameuses grottes d’Hercule et la pointe extrême nord de l’Afrique : le phare du cap Spartel. Il faisait un petit vent qui nous faisait supporter la laine mais ce fut assez sympa .. Nous étions seuls pour la visite, la balade, le petit pot au bord de l’eau, la partie de pêche improvisée … Seuls également au restau .. à brozer au soleil, à squatter la pelouse au grand dam du jardinier … Derniers bains de soleil avant de se plonger dans la bouillante Tanger … Parking, gardien, medina, visite du vieux marché et de la place aux canons, balade chez nos potes antiquaires ( avec une paire d’affaires pour conclure le voyage !! ), négociations à l’arrache pour acheter une paire de lunette et une ceinture à ce pauvre hère .. Dernier thé à la menthe et dernière piécette au gardien du parking !! C’était vraiment la fin de notre périple.

Les papiers furent faits en 5mn, les contrôles se sont passés comme une lettre à la poste, notre petit convoi est grimpé à bord du bateau de la GNV à 9h du soir .. Nous avons soupé à bord quasiment de suite … Annie m’a raconté le départ du bateau sur le coup de minuit et demi, elle lisait encore, pour ma part il y avait bien longtemps que j’étais avec mon pote Morphée !!

Merci au Ministère du Tourisme Marocain pour son aide précieuse tout au long du voyage et en particulier à Madame Chkili, sa secrétaire générale.
Merci à tous ceux dans le cadre de Motards en Balade qui ont travaillé pour que ce voyage soit un véritable succès.
Merci à Gérard pour son aide dans la composition du road-book.
Merci à www.lemarocen4x4.fr.st cette mine de renseignements toujours à la pointe de l’actualité.
Merci à nos sponsors qui nous ont permis d’éditer un cadeau souvenir qui a enchanté tout le monde.
Merci à Pierre et à Michel et leurs compagnes respectives.
Merci à Abdou pour tout ce qu’il a fait pour nous.
Merci à Mohammed et à ses frangins, à Omar, à Moha, à Hassan, à Leila, à Momo, à Ahmed, à Abdel .. et à tout nos amis que nous sommes si heureux de retrouver.
Merci à tous les musiciens qui ont animé nos soirées.
Merci à tous ceux que j’oublie, qui se reconnaîtront et que je retrouverai l’an prochain.

Et grand merci au Maroc pour sa beauté …


Voir en ligne : http://www.lemarocen4x4.fr.st/

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