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Le Ventoux à plus de 6000... tours/minute

mercredi 1er juin 2011, par Guido

A Monsieur Perrichon le Mont Blanc, à nous le Ventoux ! Le géant de Provence est une destination d’excursion au parfum d’aventure pour n’importe quel motard épris de panoramas en 16/9e. Qu’on se rassure, inutile d’installer des crampons sur le roadster pour gravir les 1912 mètres de cette masse qui toise du regard tout le Comtat Venaissin. Il suffira simplement de jeter un oeil sur la météo d’Hervé. Dans tous les cas, une petite laine devrait vous suffire pour lire du Giono ou pique-niquer à mi-pente.

L’approche du Ventoux est aussi savoureuse que son ascension. En provenance de Nîmes, il suffit d’enrouler à allure sénatoriale sur la N100 pour découvrir le toit blanchi de cette montagne atypique. Arrivé dans un rond point géant qui dessert un quelconque centre commercial, on s’engage sur la D900 qui fend une colline de maisons en direction de Villeneuve-les-Avignon. Là, on joue de l’embrayage entre des sémaphores plus nombreux que les bubons d’acné sur le visage de votre grand. La séance d’équilibrisme entre les bagnoles sexagénaires vaut le détour car on franchit le Rhône au-dessus du pont d’Avignon avec dans le lointain, la silhouette lapidaire tant convoitée. On remonte ensuite le long du fleuve pour prendre le chemin de Carpentras car l’ancienne capitale des Mémimiens ouvre la voie vers les cimes.

Un détour par le vignoble de Beaumes-de-Venise et les premières pentes s’annoncent le long de la D90. Après les cols de Suzette et de la chaîne, on parvient à Malaucène pour attaquer la face nord du Ventoux. Les premiers lacets entre les résineux donnent le sourire mais gare à la trajectoire car le mont chauve est le royaume de petite reine. Non seulement les cyclistes sont lents – la faute à des pentes entre 5 et 12% - mais encore ils coupent les virages à la recherche du plus court chemin vers le point culminant. Une belle épingle à gauche ouvre sur un bon kilomètre de montée sous les frondaisons qui se passe à pleine charge. Un régal. Après l’auberge du mont Serein, la terre n’est plus qu’éclats de calcaire. L’asphalte doré se fond dans la neige minérale jusqu’au fanal écarlate de la station météo.

La descente par la face sud emprunte la D164. La route se transforme en parquet défoncé sous les arbres avant de retrouver une surface plus amène à proximité des champs de lavande. Après le village de Sault, les gorges de la Nesque finissent par vous laisser coi. La D942 fend le roc au-dessus du précipice. De temps à autre, elle perce la falaise pour offrir des points de vue époustouflants. Difficile de se concentrer tant l’à-pic attire le regard.

Le retour par Mormoiron (D1), Pernes-les-Fontaines (D28), Le Pontet (N100) puis Aramon (D2) semble bien fade après un tel coup de kaléidoscope.

Guido du Bourdon nippon


EXTRACT
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The Mont Ventoux is a fantastic moutain. Its white roof can be seen from far away. It’s always a famous stage of the Tour de France. At the top, we invite you to share the awesome panorama. The chalky ground 5000 feet above the level of the sea looks like the lonely moon surface. What a pleasure to contemplate the region of Comtat venaissin. A the bottom of the south face, don’t forget to have a look on the River Nesque valley. A lovely road hangs on rocks right above a drop. This is really an inescapable ride in France.

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