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Essai rétro : DAELIM CITI 100

mardi 27 juillet 2010, par Guido

« Do yu vant a motobak ? »

Cette formulation vaguement anglophone est le premier contact que le touriste aura avec la moto en se rendant au Viet Nam. Quitte à vous couper la route, un intrépide chauffeur de xe ôm tentera de vous proposer ses services dès la sortie de l’aéroport.

A l’heure où les cendres du général Bigeard se mélangent au limon de Dien Bien Phu, il est temps de dépoussiérer le mythe de l’Indochine. L’indolent rétropédalage des jeunes vierges juchées sur de hautes bicyclettes est un vague souvenir qu’exploitent encore quelques peintres amateurs à l’intention de touristes nostalgiques.

Comme son gigantesque voisin chinois, le Vietnam a poussé la porte du capitalisme sous la férule de son Parti communiste. Le peuple de l’oncle Ho s’écoule désormais en une interminable onde pétaradante sous les lumières humides de la mousson. Dès lors, se mettre dans la file offre une vision touristique au plus près de la réalité vietnamienne.

L’achat d’une motocyclette neuve représente environ deux mois de salaire moyen (estimé à 50 dollars par mois soit 892 000 Viet Nam Dongs). Le marché de l’occasion est pléthorique car la population est soucieuse de la longévité de son matériel. Les ateliers de réparation de xe ôm pullulent au bord des routes avec une préférence notable pour Honda, symbole de solidité.

Au pied des hôtels, à la sortie d’une gare, sur le pas de porte d’un Internet café, le touriste trouve à coup sûr une machine d’excursion. Il est bon de la réserver le soir pour le lendemain matin. La bécane prêtée est généralement le véhicule d’un brave paysan qui travaille toute la journée en ville. C’est pour lui un moyen de rentabiliser sa machine immobilisée aux heures de boulot. 200 à 400 VND et parfois un passeport suffisent pour obtenir la clé d’un deux roues éculé. N’oubliez pas d’ajuster votre casque-casquette, illusoire protection mais obligation légale.
La boîte semi-automatique est simple d’usage. En appuyant sur l’arrière de la pédale à bascule, on descend un rapport ; une pression sur l’avant de la dite pédale engage une vitesse. Le voyant de la position neutre s’éteint. Il suffit alors d’accélérer tout en douceur sans oublier de regarder où l’on veut s’insérer dans le trafic anarchique. En piste (Ho Chi Minh) pour l’aventure !

Le Daelim Citi 100 qui nous trimbale vers la DMZ (zone démilitarisée) est l’exemple type du mulet viet. Cette lointaine copie du best seller Honda Super Cub est assez robuste pour supporter, et le poids de deux occidentaux adipeux, et les joints irréguliers des dalles qui composent la route. Les combinés arrière en inox piqué - même réglés au max - et la béquille centrale rappellent de temps à autre que l’on est à la limite. La selle double en skaï noir assure un certain confort. En ligne droite, le moulin coréen s’autorise un bon 70 km/h. Le moteur 100cc à refroidissement par air se fait sentir à bas régime avant de s’étioler. C’est le nez suspendu dans l’air moite et le pied intérieur sorti que l’on s’engage en virage tant le louvoiement est violent. La tension toute moyenne des rayons rend la direction un poil floue. Et inutile de compter sur le frein arrière pour affiner la trajectoire car au mieux, il n’existe pas. C’est folklorique au possible.

La protection est limitée sans être absente car le climat tropical offre régulièrement des barriques d’eau à qui s’aventure sur la chaussée. Mais une averse même brutale n’arrête pas le flux des xe ôm. Les garde-boue et le pare-jambe en résine protègent le bas du corps. Le protège-chaîne intégral préserve la transmission. Un poncho à visière couvre le reste au cas où. On en coince les pans sous les cuisses. Le plus souvent, les passagers s’abritent sous le même imperméable que le pilote offrant ainsi un hilarant défilé de Quasimodo encagoulés. Comme ici, le casque intégral est aussi rare qu’une bonne nouvelle, les conducteurs grimacent sous la violence de l’attaque céleste. Maquillé de gouttes scélérates, chacun compose un étonnant numéro de singeries, mieux qu’au théâtre d’eau. Rire garanti.

Cette étonnante brêle tropicale est aussi équipée d’un panier de fourche et de porte-paquets qui permettent le transport de deux sacs. Sans compter que les 3,7 litres du réservoir, placé sous la selle, permettent de rejoindre facilement une lointaine pompe à essence. La bête de somme est à l’image du pays : ça ne paye pas de mine mais c’est efficace. A big Up for Daelim Motion !

Guido du Bourdon nippon.


Extract :

I think the best way to discover Viet Nam is to drive a xe ôm (motorcycle). Biclycles are over. Nowadays, people travel all over the country on Japanese or Corean vehicules. It’s very easy to rent a xe ôm near your hotel between 200 and 400 VN Dongs. However be careful because the motorcycles are often pretty old and the Vietnamese interpretation of the traffic laws is disconcerting...

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