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Essai rétro : La Laverda 750 S modèle 1997 ... Un phénix dans la maison !!

vendredi 28 août 2015, par Hippolyte Duhameau

Quand on a vu cette brelle sur le Bon Coin nous n’avons pas pu nous empêcher de contacter le proprio. Il faut dire que des Laverda 750 S dans notre beau pays il a du s’en vendre une petite poignée, et encore ... Et pourtant c’était une bécane qui méritait bien mieux ... à savoir si tout simplement ce n’était pas la manufacture de Zané qui, elle, ne la méritait pas !!

L’anti Ducat ...

Vous parler de Laverda, cela va réveiller les ardeurs de certains post-soixante-huitards
sur le déclin. Certes c’est un nom quasi mythique, mais aussi lourdement chargé
de mauvais sous-entendus sur ce que l’on appelle poétiquement « le caractère » et qui
regroupe en fait tous les défauts qu’on ne veut pas s’avouer..

Bon, on a retrouvé un truc qui est sorti en fin des années 90 .. 1997- 98 exactement. Elle fut ensuite déclinée en versions encore plus Sport .. jusqu’en 2000 puis les rares concessionnaires ont soldés leurs pièges jusqu’en 2002 … époque ou pour la seconde fois en trois décennies la marque s’est de nouveau éteinte !!

Même de nos jours c’est une machine qui se démarque, ça se reluque en douce ou ouvertement, mais en tout cas, ça se remarque. Ça s’mate comme une gonzesse du Crazy Horse, en discret, entre deux coupes et légèrement en loucedé histoire de vérifier si le téton est bien découvert.

A-t-elle le détail qui fout tout en l’air, genre rire de chèvre … ou, au contraire, le petit grain de beauté coquin ?

Ben en fait la 750 S possède un peu les deux.

Une ligne classique mais élégante avec un joli carénage à double optique avec une allure vraiment superbe.

Toutefois la finition est vraiment moyenne, pour rester gentil. Par respect pour la brelle et son âge on dira que l’on regrette qu’une apparente bonne qualité de fabrication ne soit pas mieux mise en valeur.

Il est vrai qu’en revanche, l’accastillage a toujours inspiré confiance et a très bien supporté le poids des ans. Fourche inversée et amortos Paioli, freins Brembo et jantes Marchesini, c’est du 100% transalpin et encore d’actualité.

Contact, démarreur, et là c’est super ... un très beau son s’échappe par les
deux orifices que les dieux lui ont donnés ... C’est certainement limite légal,
mais en tout cas très flatteur et relativement supportable

Allez, hop. En selle.

OUPPPSS, ce n’est pas une GT, la position est vraiment typée sport à tous les étages mais on est quand même relativement bien, seuls les poignets vont surement dérouiller au bout d’un moment mais c’est la rançon de toutes ces bécanes que le designer a plus conçu pour la piste que pour la route. Il faut dire qu’avec un rapport poids puissance plutôt coquet ( 176 kg pour presque 100 bourriques ) on la verrait bien sur circuit la bestiole.

Mon léger surpoids d’essoreur de demis me permet de bien me caler et s’adapte parfaitement au centre de gravité judicieusement placé assez bas grâce au réservoir sous la selle … on trouve les mauvaises excuses que l’on peut !!

Sur la route, je ne vais pas épiloguer sur la sonorité, en tout cas le chant du pot va planquer les bruits parasites. Les montées en régime sont franches jusqu’en 4 .. après on a l’impression que la bestiole s’étiole .. On dira qu’elle tire un peu long. Les reprises par contre sont plus qu’ honorables.

On va noter un calme plat en-dessous de 3500 tours et si on se maintient aux alentours de 5000 la virée ne basculera pas dans la galère même si on doit se taper un peu d’embouteillage. Si cela commence à tournicoter va falloir jongler avec la boite et profiter du fait que cette brelle est vraiment mais alors vraiment amusante qu’entre 6 et 8.000. En ce qui concerne la poignée de droite elle est facilement dosable en permanence. Du genre j’ accélère moyennement ou je fais du On/Off, c’est jouable à tous les étages.

Par contre ici, point de coup de pied au cul. La poussée est présente et palpable
sur toute la plage « intéressante » mais ce sont les reprises sur les intermédiaires qui réjouissent le plus.

Dotée d’un embrayage a commande hydraulique viril comme on les aime, la boite est plus orientée sport/GT avec une course de sélecteur assez longue et une 6e qu’on utilise tous les 36 du mois (seulement à partir de 150 km/h). Toutefois elle est à revoir
en agrément, notamment au niveau du point mort dur à trouver et de son témoin
plutôt fantaisiste. Surement un reliquat des seventies...

Cote good vibrations, elles sont filtrées de partout, on s’aperçoit vite que Mr Silent Bloc a sévit … il ne va en subsister qu’un peu, si on se cale le derche contre le petit dosseret. Pour vous dire, même les rétros restent lisibles.

Avec son cadre supérieur en pur alu et ses suspensions vraiment idoines, elle est
sacrément précise la bestiole. Il faut juste l’inscrire en permanence dans le virage, du début à la fin tout en maintenant les watts.

Comme toute bonne sportive qui se respecte elle possède le rayon de braquage d’une moissonneuse batteuse mais cela n’est vraiment pénalisant qu’à l’arrêt.

Les suspentes sont quasiment bluffantes car même si la route est typée champs de mine la brelle absorbe tout. Évidemment, la fourche va pomper un peu, mais il est hors de question de s’écarter de la trajectoire. Après tout ça, ben y reste plus qu’à simplement s’arrêter... Bons, les freins sont bons. Je ne suis pas plus emballé que ça à cause de l’arrière, qui remplit son rôle de ralentisseur pour asseoir la machine ... mais bloque un peu trop la roue sur les freinages d’urgence. De même. Petit bémol pour l’avant qui semble plafonner en puissance sur la fin de course du levier.

Par hasard il nous a été donné de tester sur l’humide, alors là c’est tout autre. Ce freinage qui nous paraissait justet sur le sec s’avère facilement dosable et même vraiment sécurisant sur le mouillé.

Alors ... séduit ?

Cette machine avait elle été le retour du mythe … ce n’est pas aussi simple que ça, à vrai dire. Certes cette moto semblait bien née, mais le peu de machines vendues ne permet pas de faire une étude précise sur la fiabilité. Quand on voit ce qu’il en est de cette moto et que l’on peut la comparer à une autre de la même époque ( une Yam TRX ou une Ducat 748 ) on peut quand même se dire qu’elle a bien vieilli. Certes il y a a toujours de petits défauts récurrents du type voyants aléatoires ( réserve ou point mort ) et il y a eu de sempiternels problèmes de démarreur et d’embrayages mais en général la moto a bien supporté le poids des années.

A l’origine elle était bien positionnée avec un prix à mi-chemin entre celui de ses deux concurrentes directes .. la Yam 850 TRX, abordable, et la Ducati 748 Strada, exorbitante .. et pourtant c’est de cette dernière qu’il faut plus la rapprocher.

Quelques bouts de route parcourus en compagnie d’une 748 de la même génération montrent que malgré un caractère moins typé sport aux niveaux confort, guidage
et boîte, elle possède une vivacité et des performances moteur largement à la hauteur de la référence. Lors de comparaisons de reprises en 6ème à 90 et 120 km/h, la Laverda ne se fait distancer que de très peu par la Ducat’ … environ 1 ou 2 mètres le temps que la cavalerie arrive, largement de quoi rester dans l’aspi.

Déduction immédiate, la Laverda fait vraisemblablement jeu égal avec le missile transalpin.

Moralité, si elle n’avait pas été si confidentielle cette 750 S aurait surement gagné à être connue.

Maintenant qu’en dire ?

Si vous voulez avoir une brelle sur laquelle tout le monde va se retourner ou un collector que vous pourrez mettre dans votre salon … Demandez à Chris, le pote qui nous a gentiment prêté son piège pour qu’on l’essaye, de vous vendre la sienne .. C’est un missile et elle n’a que 16000 bornes. Vous la trouverez ici .. sur le Coin-coin. Vu la rareté de l’engin c’est plutôt un bon placement. Et puis, quand Laverda va renaître ... jamais deux sans trois .. vous pourrez la sortir et vous aurez un sacré succès. Pour contacter Christophe, c’est .

Pour vous tenir au parfum de l’historique, des consommables et des diverses actualités concernant cette marque somme toute mythique ... une seule bonne adresse .. Le Laverda Club de France.

Hippo.

Fiche technique

Nom : Laverda 750 S

Signe particulier : Émet une belle mélodie rauque

Moteur

Type : 2 cylindres siamois, 4 temps

Cylindrée : 748 cm3

Alésage et Course : sur n’importe quel bon circuit

Alimentation : injection

Transmission : chaîne, menottes et fouet

Boite de vitesses : 6 rapports par jour

Partie cycle

Cadre : double poutre dans l’œil| en alu

Empattement : bien .

Angle de chasse : sympa

Chasse : pas encore interdite

Suspension avant : Paioli inversée 120 mm

Suspension arrière : manchot 135 mm

Freins :

AV : 2 disques Brembo

AR : 1 disque Brembal

Roues avant et arrière : jantes Marchesini, rondes, cerclées de caoutchouc .. en 17 pouces.

Mensurations

Réservoir : sous la selle

Poids sans vaseline : 176 kg

Coloris : noir, élégamment sobre

Prix clés en main : 69.990 F … soit un peu moins de 11000 zorros

Performances

Vitesse maxi : presque 240 compteur

Couple maxi : 6,9 m.kg à 7.230 tr/ mn

Puissance maxi : 92 chevaux à 9.000 tr/ mn


Voir en ligne : Laverda Club de France

Portfolio

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