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Une Suz’ sinon rien !

dimanche 3 avril 2011, par Guido

A l’heure où le Japon essuie ses plaies radioactives à l’eau saumâtre, il paraît à la fois logique et nécessaire de signifier notre attachement aux bécanes de l’archipel. Tour à tour Yamaha, Kawasaki, Suzuki et Honda ont conquis leur place au garage, n’en déplaise aux inconditionnels de la production italienne et les férus de petites Anglaises.

Une marque semble particulièrement mal en point ces temps-ci : Suzuki. La maison d’Hamamastu a pris cher depuis le déclenchement de la crise née aux Etats-Unis en 2006. La situation est même devenue carrément intenable pour la firme nippone à l’automne 2008.

Elle a d’abord perdu la participation financière de General Motors. Puis, l’entreprise a réduit la voilure en matière de production automobile. La firme a dû « se séparer » de 20 % des effectifs de son usine hongroise en novembre. Enfin, le mois suivant, Suzuki a drastiquement limité son engagement sportif sur deux comme quatre roues pour 2009. Ainsi, l’écurie s’est retirée du Championnat du monde des rallyes (WRC). L’équipe française du SERT (Suzuki Endurance Racing Team) a eu droit au régime sans selle (sic) avec deux compétitions en tout et pour tout en cette année noire. Toutefois, la marque au « S » avait conservé ses effectifs au complet en Superbike et MotoGP. Last but not least...

Car les résultats 2009 n’ont pas été à la hauteur des espérances du constructeur mal en point. Pourtant, l’équipe WSBK menée par Francis Bata avait terminé vice-championne du monde mais Suzuki se serait certainement passé de la casse moteur dont a été victime Leon Haslam lors de la dernière manche à Imola (Italie).

En MotoGP, les pilotes Alvaro Bautista et Loris Capirossi ont terminé respectivement aux 13ème et 16ème places d’un championnat comptant 18 machines. Il est loin le temps glorieux de Barry Sheene, de Kevin Schwantz et de Kenny Roberts Junior (2000)...

Cette année, Suzuki n’engage plus qu’une seule moto par championnat, une manière de maintenir le développement à haut niveau tout en réduisant les coûts. Michel Fabrizio est ainsi l’unique pilote de la GSX-R de Superbike.

2011 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices en MotoGP pour Suzuki. En effet, lors des séances d’essai de pré-saison à Sepang (Malaisie), le pilote Alvaro Bautista avait raté son réveil et la première journée la faute à un portable déchargé. Le lendemain, il avait été victime d’une intoxication alimentaire. Lors de la première manche à Losail (Qatar), l’Espagnol a été victime d’un violent highside lors des essais. Il a été relevé avec une fracture du fémur gauche. Il a été impossible d’engager le pilote de réserve car Aoki était coincé au Japon à la suite du tremblement de terre. Paul Denning a alors pris contact avec des pilotes de Moto2 qui n’ont pu se libérer. Au final, pas de Suzuki à l’ouverture du championnat 2011 !

Dimanche dernier, sur le tracé détrempé de Jerez (Andalousie), la Rizla Suzuki GSV-R 2011 a été pilotée par John Hopkins. L’Anglo-américain s’en est bien tiré puisque il est resté sur ses roues et a bénéficié de la spectaculaire série de chutes des autres concurrents pour s’emparer des six points de la dixième place.

Le hic est que le beau John roule actuellement en British Superbike. L’incompatibilité des deux calendriers rend d’ors et déjà impossible sa participation aux courses portugaise (1er mai) et française (15 mai). John a déjà roulé en MotoGP au guidon d’une Suzuki (2003-2007). Il avait d’ailleurs réalisé la meilleure performance de la marque lors de la décennie précédente en terminant quatrième en 2007...

Histoire de rassurer ses partenaires et clients, la firme japonaise claironne le fait qu’elle développe déjà un moteur 1000 cc respectant le nouveau règlement MotoGP qui entrera en vigueur en 2012.

Au bilan, il semble qu’un nuage noir (de particules ionisées) ternisse actuellement le blason métallisé de Suzuki. Pour les amateurs de magie noire, pas de doute, il y a envoûtement. Que les défenseurs de minorités envoient leurs dons au concessionnaire le plus proche. Pour ma part, j’ai choisi de consommer un peu plus de Suzuki en local.

Suzuki : way of life ! qu’ils disent au marketing !

Guido du Bourdon nippon.

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