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Emmanuel .. Le culte du trail !!

samedi 12 novembre 2011, par Hippolyte Duhameau

Du 125 XLS à la Multistrada Emmanuel a toujours voulu rouler haut perché ... La seule différence résidant dans le fait qu’il allait pouvoir lever la roue avant ou non !!

Au commencement il y eut le 103SVL, je ne peux pas vous raconter tout ce que j’ai fait avec .. de toute façon il y a prescription !! .

C’était l’époque bénie où il y avait plusieurs permis moto ( il parait que cela va revenir en 2013 ? )

Pour pouvoir rouler en 125 j’ai passé le A2.

La Honda 125 XLS

125 XLS

A contre courant de la mode de l’époque, où ils préféraient tous la DTMX plus puissante et plus légère, j’ai craqué pour un Honda XLS, il faut dire que depuis que j’avais posé mon cul sur un 125 XL vert métal j’en avais toujours rêvé.

Pas grand chose à lui reprocher à la bestiole .. elle était remarquable de fiabilité, avait un appétit d’oiseau et m’emmenait à un peu plus de 100 à l’heure. Ce n’est pas peu dire que d’affirmer que je lui en ai mis plein la gue... Mon plus grand des plaisirs était, sur un coup d’embrayage, de faire se toucher pistons et soupapes à plus de 10000 Tours en seconde .. Bonne fille elle me l’a toujours pardonné.

125 face

Avec elle j’ai effectué mes premiers pas en tout terrain, J’ai pu ainsi constater la fâcheuse propension qu’elle avait à casser du rayon arrière sur les réceptions. Un autre défaut récurrent c’était le freinage automatique à l’avant où quand la théorie et la pratique se rejoignent, bienfait du tambour encrassé .. Plus tu freines plus la mâchoire engage … des fois il faut même s’arrêter pour qu’elle revienne en place.

Mais la véritable plaie du XLS c’est la corrosion de son silencieux .. J’avais à l’instar de pas mal de mes potes trouvé la parade .. il suffisait de le couper, et en plus cela faisait un bruit sympa.

J’ai un souvenir ému d’un Bol d’or au Castellet, où j’étais tombé en panne en descendant, l’aiguille du carbu étant tombé dans le puits du diffuseur. J’en avais chopé une insolation à pousser pendant 10 bornes sous un soleil de plomb. Une fois la réparation effectuée j’avais du faire la remontée dans la nuit du dimanche au lundi car l’école reprenait le lendemain matin .. Ce fut grandiose : 850 bornes de nuit en 125 avec un lumignon en 6V en guise de phare .. et en passant par le col de la République s’il vous plait !!

Elle avait 24000 km, quand je l’ai vendue .. maintenant, chaque fois que j’en vois une je la regrette .. mais on ne peut pas tout garder.

Honda 125 XLS :http://ebgy.ath.cx/moto/125.htm

C’est ensuite que je suis passé au « gromono » … Mon premier fut un 500XLS modèle 80.

La Honda 500 XLS

500 XLS un chameau

Elle était la concurrente directe de la Yam 500XT. Arrivée un peu plus tard sur le marché, elle était un peu plus moderne et disposait d’ un allumage électronique, 4 soupapes la faisaient respirer, le lève soupape était automatique et elle était un tantinet plus puissante.

Toutefois il n’y en avait guère qui ne pâtissaient pas d’une fuite au couvre culasse côté bougie ou au taraudage foiré rattrapé à l’hélicoil à cause de la qualité médiocre de l’alu.

Elle ne consommait rien, m’emmenait à presque 145 à l’heure et sur un coup de gaz je la mettais en wheeling.

En fait sur cette moto il n’y a que deux choses que j’ai toujours cherchées : l’éclairage et les freins .. J’ai pourtant fait la Corse avec .. en priant à chaque virage qu’il n’y ait rien de mobile ou d’immobile à la sortie !!

C’était une des dernières motos avant la mode des gardes au sol gigantesques et je posais encore les pieds par terre à l’arrêt. Ce fut sa grande roue de 23 à l’avant qui limitait le choix de monte pneumatique aux modèle enduro qui causa sa perte et failli causer la mienne .. Je me souviens encore de ce pif paf dans les Pyrénées où j’ai perdu l’avant. Quand je l’ai retrouvé elle a filé droit dans le ravin et a plongé 70 m plus bas, elle devrait y être encore. Moi je bénis encore l’arbre qui s’était accroché au fil de la paroi.

Honda 500 XLS : http://ebgy.ath.cx/moto/500.htm

Mon second gromono fut un 600XLR, 4 soupapes RFVC, modèle 83. C’était celle de Pom-pom Pidoux, mais avec le petit réservoir.

Honda XLR 600

Pidoux

Il y avait 10 bourrins de plus que le 500, un vrai éclairage H4 en 12V, un vrai frein avant, une vraie suspension, mais moi je commençais à avoir les jambes un peu courtes.

Je continuais à faire ma mécanique. Défaut de la bestiole .. si elle était réglée un peu pauvre, le retour de kick était garanti. Je me souviens m’être fait un Lundi une entorse à cause de celui-ci .. et de renouveler l’exploit le Jeudi qui suivait .. Rien qu’à y penser j’ai encore mal !!

Internet n’existait pas aussi il m’a fallu un bout de temps pour piger que pour éviter le clac-clac du moteur il fallait régler les soupapes SANS le câble de décompresseur.

Note en passant : Ne pensez vous pas que le système vis + contre écrou était quand même plus simple qu’actuellement le changement approximatif des pastilles .. Il est vrai que cela coutait plus cher !!

Elle ne faisait que 137 kg à sec pour 44 bourrins, c’était un bon compromis pour s’amuser sur les chemins de plus elle était très sobre. En roulant cool et ne dépassant guère les 5000trs ce qui m’emmenait à environ 125km/h j’ai toujours consommé moins de 5l aux 100.

Oh ce n’était certes pas la machine parfaite .. Ce put.. de double carbu m’a toujours posé des problèmes et le patin tendeur de distribution automatique qui tirait trop était à changer tous les 18000 km ce qui faisait bien regretter le réglage manuel du 500.

Avec elle, malgré sa selle pas très large et son confort relativement spartiate .. Cela tombait bien … Je suis allé jusqu’en Grèce.

Mon meilleur souvenir : Ce jour de grâce ou en limande dans une longue ligne droite … j’ai vidé compteur et compte tour à près de 175 !!

Honda 600 XLR : http://ebgy.ath.cx/moto/600.htm

600 XLR

Fidèle au sigle ailé je suis resté dans la même famille avec un autre 600XLR plus récent, mais qui présentait les même défauts récurrents de fiabilité du patin tendeur de distri et du double carbu qui s’encrasse .. C’était un peu lassant. La seule chose qui c’était amélioré était le démarrage.

Balade

Avec elle j’ai visité l’Espagne et poussé jusqu’en Afrique du Nord. C’est là qu’elle m’a causé la plus grande frayeur, au beau milieu de nulle part en Tunisie, le moteur s’est soudain arrêté. Je pense avoir démonté le maximum que je pouvais avec les moyens du bord sans rien trouver d’anormal. Au bout de deux heures je me suis résigné à tout remonter. Croyez moi si vous voulez mais cette salop.. a démarré au premier coup de kick .. mystère de la mécanique !!

Je l’ai vendue une misère pour acheter un Triumph Tiger de 97 .. le vrai « steamer ». Je changeais de catégorie et surtout de gabarit.

Triumph Tiger 900cc

Avec la Triumph je disposais de 2 fois plus de puissance et d’un couple moteur phénoménal par rapport au 600 mono, par contre il y avait 100 kg de plus sur la balance, nous n’étions plus dans le même monde.

Triumph Tiger 97

Ce Tiger fut la moto avec laquelle j’ai fait le plus de km, je l’ai gardée 10 ans.

Ce qui est amusant c’est de constater que, soit parce que les conditions ne s’y sont jamais prêtées soit parce que je n’en ai jamais eu l’envie, je n’ai jamais effectué de grandes distances en une seule fois avec cette machine.

Elle a toujours été une machine très agréable à piloter, disposant d’un excellent freinage mais toutefois assez gourmande en carburant (7.5 aux 100), une consommation compensée par une grosse autonomie.

Son principal atout est la souplesse de son moteur et son principal handicap son poids bien haut perché à cause de ce même moteur, haut comme une cathédrale. Un bref moment d’inattention, un équilibre scabreux au bord d’une route et patatras .. C’est vraiment rageant de la mettre uniquement par terre … à l’arrêt !!

Comme beaucoup j’ai eu droit à la défaillance de roue libre du démarreur à cause du cycle infernal alternateur ( japonais )qui charge pas - batterie faiblarde - démarrage moteur laborieux. Seule vraie panne mécanique qui ait affecté cette machine en dix années de bon labeur.

Je l’ai vendue en 2010, elle doit être maintenant en Martinique.

Mes deux vraies frustrations au cours de ce long mariage furent de m’être totalement abstenu de faire du tout terrain car si celui-ci n’est pas totalement interdit compte tenu de la garde au sol de l’engin et de ses pneus mixtes, il devra se limiter aux pistes bien damées et surtout de n’avoir jamais osé le moindre wheeling avec !!

Triumph Tiger 1997 : http://tigerfr.free.fr/technik_f.htm#cara2

Depuis je me suis bien vengé. Tout d’abord en achetant un Kawa KLX300R sur lequel je peux désormais exprimer complètement mes désirs de crotteux et ensuite, pour garder les pieds sur terre et m’amuser au mieux des limitations qui fleurissent une Ducati Multistrada 1100S. Désormais c’est à ces deux guidons que je vis ma passion.

Maintenant, pour lever l’avant, sur l’une comme sur l’autre, je n’ai qu’à légèrement solliciter la poignée de droite.

Note perso : On dirait bien que le gros trail revient à la mode, tout le monde le décline dans sa gamme … Il est pourtant à remarquer que la tendance est au largement plus de 220 kg, avec tout ce qui va avec d’assistance et de confort … On ne peut pas dire que c’est vraiment le top pour arpenter les chemins .. Quel dommage .. Il est à se demander si il va y avoir un constructeur qui osera de nouveau remettre sur le marché un gromono fiable et léger .. capable de nous emmener au bout du monde sur pistes, routes et chemins .. histoire de s’amuser de nouveau un peu !!

Emmanuel.


Voir en ligne : Le site d’Emmanuel .. une mine de renseignements !!

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