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La Cordillère Blanche, du 10 au 21 avril

jeudi 25 avril 2013, par Maxime BARAT

Après le retour en France de Sabrina, j’ai repris la route vers le Nord. Sur le coup des 11h, j’aperçois une vieille béhème devant moi. Je dépasse le motard et lui fait signe de s’arrêter. Forcément c’est un allemand.

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Un sacré bourlingueur le type, il a démarré son tour du monde en mai 2010 en partant vers l’Est. Après l’Asie, l’Australie, le voici en Amérique du Sud qu’il remonte tambours battants afin d’être en aout en Alaska. Tout un programme. A Barrancay on se sépare, je quitte la panaméricaine direction Huaraz et la Cordillère Blanche. Grandiose ! La Cordillère Blanche possède les plus belles montagnes glaciaires d’Amérique du Sud et de magnifiques lacs d’altitude à l’eau turquoise. C’est aussi l’occasion d’aller à la rencontre des populations andines dans des lieux inaccessibles en moto. Le 11 avril, j’ai fait les préparatifs à Huaraz et je me suis rendu dans le petit village de Cashapampa où j’ai passé la nuit chez Pedro. Ce sera le départ du trek à 2900m d’altitude.

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Le lendemain je pars à 8h à pied pour Hualcayan. Cette petite mise en jambe est l’occasion de traverser ce plateau agricole et de papoter avec une famille rencontrée en chemin qui se rend aussi à Hualcayan. Sur la fin du parcours je les laisse filer, mon sac est lourd et je préfère m’économiser. J’arrive vers midi à Hualcayan où je fais une dernière pause à 3200m avant d’entamer l’ascension dans les premiers alpages. Pour cette première journée je m’arrête à 16h à 3800m d’altitude afin de monter mon campement. Afin de limiter le poids du sac, je n’ai pas pris de tente mais seulement une bâche et un hamac ce qui prend forcément un peu plus de temps à installer.

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Après une nuit pluvieuse je reprends le sentier qui monte à flanc de montagne. Mais moralement c’est dur car j’aperçois toujours le village. Heureusement vers 4200m les paysages changent, je me rapproche des lagunes. Vers 15h30, enfin, j’arrive à la lagune Cullicotcha à 4650m d’altitude.

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Je préfère m’arrêter là pour aujourd’hui, la vue est top.

Le lendemain matin, cela fait déjà un bon moment que je suis réveillé lorsque le soleil pointe le bout de son nez et fait fondre la glace sur la bâche. Qu’est ce qu’il a fait froid ! Durant la matinée je passe l’abra Cullicotcha à 4850m d’altitude puis l’alto de alpamayo à 4700m avant de faire ma première rencontre en deux jours. Sam, un américain qui n’a vu personne depuis 3 jours et est bien content de trouver quelqu’un à qui parler.

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Je poursuis ensuite la descente dans la vallée et suit la rivière jusqu’à m’installer à son rivage là où demain je bifurquerai pour le col de Cara Cara.

J’ai bien mis 3 quart d’heure avant de trouver le chemin pour le col, mais à force de tâtonnement je grimpe et parviens enfin en haut.

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La descente de l’autre côté n’est pas simple non plus. Je traverse un vallon limite marécageux avant de remonter vers le paso de Mesopampa. La vue est splendide sur les sommets enneigés, mais rapidement le temps se couvre alors je descends vers la lagune Safuna. En chemin, 5 chevaux galopent ventre à terre suivi d’un berger sur sa monture.

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Il s’appelle Jésus. Je le salue, il s’arrête, on papote, il m’invite à manger, puis à dormir et finalement à rester le lendemain.

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Après une bonne nuit dans un lit de paille aux dimensions péruviennes (1,50m) nous voilà partis gambader dans la vallée à chercher ses animaux dans l’une des plus belles chaînes montagneuses au monde.

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Vers 13h on rentre finir les restes de soupe de la veille puis on se fait frire du mais avant d’entamer une sacrée partie de pêche dans la rivière en face. Avec son filet il a ramené 20 truites en moins d’une heure, à l’aise !

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Il est 17h lorsqu’on termine de les vider. C’est marrant de les voir s’agiter alors que je viens de leur arracher le cœur, les poumons, les intestins,… La soirée se termine ainsi, le ventre plein, satisfait de ma journée de berger.

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Je serai bien rester plus longtemps mais je dois vraiment continuer la progression. Il m’indique le chemin pour passer le col mais celui-ci n’est vraiment pas évident, et les nuages bouchent la vue. Je tente quand même de trouver le passage mais au bout d’une heure je préfère me raviser, le temps est trop bouché près des sommets. Je fais demi tour et prends le chemin pour Pomabamba que je dois atteindre dans la journée afin d’y trouver un hôtel et recharger la caméra.

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En chemin je rencontre un « campesino » qui rentre lui aussi à la ville.

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J’entame ainsi une longue descente dans les pâturages boueux de la cordillère blanche. En milieu de journée, nous croisons la femme de Jésus qui rentre de la ville les sacoches pleines de provisions.

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Elle doit encore passer les montagnes qui lui font face avant la nuit alors elle ne traîne pas. Au cours de la descente, la vallée est de plus en plus habitée, je découvre de petits villages où la marche à pied et le cheval sont les seuls moyens d’accéder à ces lieux escarpés. La journée se passe ainsi au fil des rencontres qui m’accompagnent plus au moins longtemps jusqu’à Pomabamba où j’arrive les pieds en sang après plus de 10h de marche.

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Après 6 jours dans les montagnes j’ai du mal à atterrir dans cette petite ville où tout devient facile, mais je ne reste qu’une nuit, le lendemain je repars dans les montagnes après avoir soigné mes pieds.

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Ils ont encore 4 jours à tenir alors je fais gaffe à ne pas trop forcer.

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Le soir je me réinstalle dans ces hauts alpages qui sont devenus ma maison.

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La journée suivante je traverse une nouvelle vallée agricole où chaque rencontre est l’occasion de demander mon chemin pour la lagune Huecrococha où je ferai une dernière pause gastronomique avant de repartir définitivement dans les montagnes.

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Jusqu’à me suspendre à deux eucalyptus à 4200m d’altitude.

Au réveil la vue n’est elle pas magnifique ?

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Je passe en fin de matinée un énième col, puis redescend vers la lagune Huishcash avant de remonter vers le col de Punta Union à 4700m.

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Mon dernier col, ouf ! Maintenant ce n’est plus que de la descente, et ce sera mon dernier bivouac.

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Le dernier jour, je termine par la quebrada Santa Cruz où je croise Pedro et son fils partis deux jours jetés un coup d’œil à leurs bêtes dans les montagnes.

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Il me reste alors 3h de marche et c’est la fin de cette terrible aventure dans les montagnes de la Cordillère Blanche.

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Je récupère la moto et au terme d’une heure de piste me retrouve à Caraz où je peux enfin me reposer.


Voir en ligne : http://maxime-barat.com/la-cordille...

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