Accueil > Essais motos > Essai rétro : BMW K 75 RT

Essai rétro : BMW K 75 RT

mardi 29 juin 2010, par Guido

63 jours avant le Big Bang :

Le désir de changer de guidon, l’irrépressible envie de conduire autre chose, la sourde pulsion du motard infidèle ou insatisfait. Arno m’informe qu’il lui faut du nouveau et vite. Mais que choisir après un roadster mid-size made in Tokyo ? L’amateur a un plan : une Ducati Hypermotard bichonnée par un ami. Il y a de l’électricité dans l’air. Ca sent le printemps.

¤ 54 jours avant le bing et le bang :

Renseignements pris, l’exclusivité ritale exige une bourse bien trop lourde pour notre homme. Piqué au vif par les mécaniques italiennes, il a poursuivi sans succès sa quête de la dolce vita. Il y a de l’orage dans l’air.

¤ 42 jours avant le bi-bande :

Une oeillade entre deux portes suffit : rien ! Il se met à neiger dans le sud de la France.

¤ 36 jours avant le yin et le yang :

Je m’inquiète. Arno me fait une étrange confidence : « En fait, je recherche une... BMW ». C’est à n’y rien comprendre. Comment une rude Bavaroise a-t-elle pu effacer une pétulante Italienne ? Le baromètre s’affole : dépression dans l’anticyclone.

¤ 25 jour avant le Big deal  :

Alarmé, j’observe Arno avec l’acuité d’un professionnel de la santé. Il s’approche. « J’ai trouvé ! ». Devant sa mine réjouie, je suis convaincu qu’il a repassé le col du Brenner. « J’achète une K 75 RT de 1995 ! ». Je suis abasourdi. Dehors, c’est l’alerte orange : phénomène cévenol imminent. Tous aux abris !

¤ 10 jours avant le bling bling :

J’évite de croiser Arno. Malgré mes recherches sur Internet, je ne comprends toujours pas. Dans le texte : « Dotée d’une injection électronique, d’un amortisseur monolever et d’une transmission par cardan, la BMW K 75 a connu un fulgurant succès depuis 1986. Equipé du moteur de la gamme K 100, mais amputé d’un cylindre, ce modèle affiche un comportement plus dynamique que sa « grande soeur » auquel il emprunte pourtant une majorité de ses pièces ». A la vue des photos de l’engin, j’ai immédiatement songé aux montures de la paire de flics qui avaient - jadis - collé une prune à papa qui circulait un peu vite au volant de sa R18. Je ne consulte même plus la météo.

¤ Le jour de la Révélation :

Il fait beau. Arno m’a donné rendez-vous pour essayer « sa perle ». Je n’ai pas pu refuser. Politesse et curiosité m’en ont empêché. Le voilà qui arrive, droit comme un « i » derrière un immense carénage écarlate. Il me cède le guidon. Je découvre alors l’ergonomie surannée mais redoutable de la K 75 RT. Coffres latéraux sans charnière et surprenant plafonnier au-dessus du tableau de bord mais aussi indication de rapport engagé et bulle à réglage électrique. Le confort de conduite découle de la posture toute naturelle du corps aux commandes. La hauteur de selle assure un contact sûr au sol mais la manoeuvre à pied reste délicate à cause de l’encombrement du carénage. La fonction des commodos colorés façon Playmobil s’acquiert en un instant.

En dynamique, la BMW s’ébranle en douceur. Le tri-cylindre ne pousse pas du tout à moins de forcer le trait au delà des 5500 tours/minute dans un vacarme désagréable. Je souris face à tant de lente douceur. En courbe, le train avant assez léger conduit l’équipage rigoureux avec précision pour peu que les pneus soient bons et les amortisseurs bien accordés sinon c’est "tangage à Concarneau" assuré. Pour arrêter l’ensemble, les freins Brembo pincent sans mordant mais avec progressivité les deux disques avant après le rétrogradage en rien gêné par la transmission par cardan.

Au retour sur l’aire de repos, Arno me lance : « Alors, elle est bien pour deux ?! ». Je ne dis mot mais réfléchis tandis qu’il me présente les multiples astuces de sa bécane : coffres de selle, déverrouillage de la béquille au levier d’embrayage, position idéale des rétroviseurs, fonctionnalité des valises latérales...

Le bougre a raison. Cette machine d’il y a quinze ans répond parfaitement au plaisir contemporain de voyager au long cours en duo et à prix modique.

Il y a vraiment autant de bécanes que d’usages...

Guido du Bourdon nippon.

NOTE : Un grand merci à Arnaud pour le prêt de sa BM’.

Portfolio

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.