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Comparatifs Twin parallèles Triumph 2007

mardi 9 février 2010, par Hervé

Essai rétro …. 2007 !!
Triumph Speedmaster et América

Texte Roland Brown ( traduction Hervé Descamps )
Crédit photo Triumph

En parallèle .. LES TWINS PARALLELES

Nous sommes à la fin d’une journée d’automne, il fait du vent et une petite pluie baigne la route.

A la sortie d’un virage j’accélère fort mon America sur le mouillé pour rattraper un Speedmaster. Nous sommes au fin fond de l’Essex sur une route tortueuse, c’est la toute dernière partie de notre journée de test de ces deux derniers modèles de la gamme 2007, largement remaniés et il faut bien le dire, nous avons hâte d’en terminer.
Devant moi la Speedmaster ne chôme pas dans cette dernière courbe qui s’ouvre sur une petite ligne droite.

Au guidon de mon America bleue je la suis de près. Pas question de perdre un pouce de terrain même si je réduis un peu les gaz dans cette folle poursuite. La paire de Triumph semble liée par un fil invisible et dévale la colline en formation serrée. Proches parentes les deux motos au design identique ont des performances équivalentes, ce qui ne nous surprend guère compte tenu que désormais elles sont équipées du même moteur : le 865cc bi-cylindres qui, auparavant, équipait seulement la Speedmaster. Depuis le nouveau millésime il motorise dorénavant l’America qui jusqu’ici devait se contenter du 790cc.

Compte tenu de cette similarité nouvelle entre les cruisers, l’idée nous avait semblé bonne de les tester ensemble pour mettre en évidence les petites nouveautés, et peut-être même élire la meilleure. L’affaire semblait bien engagée car j’avais d’excellents souvenirs de mon essai de ces deux mêmes machines aux USA lors de leur présentation de presse.

Cela s’était fait en Géorgie courant 2001 pour l’America précédemment dénommée Bonneville America et un an plus tard en Californie pour la Speedmaster. Un comparatif dans les mêmes conditions aurait été idéal surtout que maintenant l’été britannique pointait aux abonnés absents. Manque de chance il en était tout autrement. Blague cruelle de quelque esprit torturé ou intention préméditée, l’endroit choisi cette fois-ci n’avait de superbe que le nom... Fi de Sacramento, de Miami Beach ou de toute autre plage paradisiaque de Californie, nous étions à Southend-on-Sea, un endroit où traditionnellement se retrouvent les Londoniens de L’East End pour passer le week-end, un lieu absolument génial où se côtoient l’estuaire triste et boueux de la Tamise balayé par le vent et les galeries de peinture miteuses qui pour tout charme ont des noms de destinations lointaines !!

On ne peut pas dire que « Soufend » soit un endroit idyllique, surtout fin septembre et sous la flotte, mais nous pûmes quand même y faire une véritable cure de chips et de thé, le tout accompagné de saucisses géantes et autres délicatesses locales dont nous a largement pourvus le sympathique personnel du KJ’s Caff, un rade du bord de mer quasiment désert à cette époque. Lorsque Jason sorti pour démarrer les motos il eut une idée de génie. Regardant le ciel il claqua des doigts et comme par miracle un petit rayon de soleil perça les nuages et vint illuminer les chromes de nos cruisers. Rassurez-vous les miracles n’ont de raison que par leur brièveté !!

Revenons à nos motos. En ce qui concerne les modifications pour ces modèles 2007, il faut noter les nouvelles jantes moulées de la Speedmaster, fabriquées en un alliage de meilleure qualité et surtout non laquées ce qui permettra aux amateurs de les polir un maximum. Le vent de la mer frappait les motos de plein fouet et j’avoue avoir eu sérieusement envie de les recouvrir d’une laque résistant au sel, ce qu’aurait instantanément fait le moindre propriétaire scrupuleux. J’avais un peu mal au cœur pour cette Speedmaster toute neuve et puis je me dis que cela serait une bonne occasion, une fois rentré de faire un polissage complet de la machine en n’oubliant pas les protections et le bas de la nouvelle fourche désormais en alliage plutôt que chromé.
Nous n’avons évidemment pas résisté à la tentation d’enfourcher les motos pour descendre le long du bord de mer, même s’il n’y avait pas un chat à impressionner.

J’avais instantanément choisi la Speedmaster, pour la seule raison de sa peinture rouge-noir et filets dorés, à peu près identique aux couleurs d’une vieille T140 750cc Bonneville qui avait été la mienne antan. Ce look rétro fait une grande partie du charme des deux modèles.

Les lois actuelles réglementant les émissions sonores font que le nouveau moteur Triumph DOHC à huit soupapes fait moins de bruit que mon ancien twin culbuté. Une paire de silencieux taillés en biseau équipe désormais la Speedmaster, ses anciens échappements équipant désormais l’America. Les autres différences avec le millésime précédent sont : un repose-pied droit redessiné, des repose-pied passagers moulés et un carter de chaîne lisse et non plus nervuré. Au démarrage, finie la sensation d’effort car désormais le couple moteur est encore plus présent.

La Speedmaster reste - de peu - la plus sportive des deux, et elle le prouve lorsque je la pousse sur la route du bord de mer. Avec son guidon plat, ses repose-pied avancés et ce mono-siège qui positionne le fond de mon jean à tout juste 720mm du sol, elle procure de bonnes impressions. Le point fort des cruisers de Triumph a toujours été le couple à bas régime. Pour ne pas déroger à la règle, la Speedmaster accélère franchement et sans à coups en 5ème depuis un peu moins de 75km. Pour un cruiser, cette moto offre des performances très raisonnables. Le grand compteur kilométrique à façade blanche lui donne un petit air de ‘Vincent’, et il grimpe rapidement jusque près de 160 km/h lorsque j’ouvre les gaz et que je me raidis contre le vent. Les cruisers ne sont pas conçus pour des vitesses élevées soutenues, et ces deux-là ne font pas exception. Toutefois la Speedmaster reste raisonnablement confortable à 110 km/h, aidée en cela par son calage de vilebrequin à 270 degrés, bien plus agréable que les 360 degrés de mon ancien twin de chez Meriden.

Au point de vue performances c’est l’America qui a reçu le plus de modifications veillant à les améliorer. Après un bref trajet sur la Speedmaster je pris en main le large guidon de la « bleue » qui lui donne un look encore plus sympa et qui procure de meilleures sensations sans pour autant altérer notablement la position de conduite. Cela faisait quelque temps que je n’avais plus conduit d’America et je ne pouvais que difficilement me rendre compte de la différence avec l’ancienne. Ce dont je me suis quand même rendu compte immédiatement c’est que j’y retrouvais à bas régime le même grondement que celui qui caractérise le moteur de la Speedmaster.

La puissance maxi du moteur à gros alésage, 865cc, est maintenant légèrement plus basse, 55CV au lieu de 62CV. Mais le couple maximum est passé de 60 à 69 Nm à 4800t/m, et se fait notablement plus ressentir dans la gamme de vitesses au cours de laquelle la moto passera le plus de temps. L’America ne dispose pas du même compte-tours que la Speedmaster dans son panneau chromé au sommet du réservoir, mais le moteur est tellement coupleux et reprend si facilement que l’absence de ce cadran supplémentaire ne gêne nullement.

L’America version 2007 est équipée d’un nouveau carter de chaîne chromé, de même que de jantes moulées en lieu et place des jantes à rayons de l’ancien modèle. Les nouvelles roues avec leurs 12 rayons équidistants en alliage sont très différentes des cinq paires de rayons courbes de la Speedmaster, mais leur mode de fabrication est encore un point supplémentaire qui va rapprocher les deux modèles.
En ce qui concerne le cadre, la différence n’est absolument pas flagrante non plus. Pesant chacune un peu plus de 220 kg on ne peut pas dire que ce sont des poids-plume mais il est bien connu que les conducteurs de cruisers semblent préférer des motos qui font le poids, et là ils seront servis. La bonne nouvelle est que les deux motos ont des suspensions plutôt fermes et très efficaces, donnant une bonne stabilité à grande vitesse et une maniabilité neutre toute rassurante ce qui va les distinguer dans la gamme.

Malgré qu’elles partagent un angle de chasse et une chasse qui ne sont pas des plus sportifs ( 33°3 et 153mm ) et qu’elles soient équipées d’une roue avant de 18 pouces, les deux motos engagent en courbe avec un effort minimum, bien aidées toutefois par leur large guidon. L’America aurait peut-être un léger avantage sur ce point, mais la différence est quasi négligeable. Selon les standards du cruiser, les deux motos virent avec une neutralité impressionnante, et possèdent une bonne garde au sol. Pour affronter les routes mouillées de l’arrière-pays de l’Essex nous avons bien apprécié qu’elles soient équipées de pneus Metzeler très sécurisants.
Le confort du pilote reste inchangé dans les deux cas, mais la passagère de la new America bénéficiera d’une assise de selle plus large et en deux parties, condition sine qua non pour que ce modèle soit le meilleur choix pour tous ceux qui comptent rouler très souvent à deux. En compensation, la caractéristique qui pourrait faire basculer le choix des rouleurs solitaires est le double disque de frein avant de la Speedmaster, qui lui donne un freinage légèrement plus performant à grande vitesse que le disque unique de l’America.

Cela étant dit, je n’ai pas trouvé que l’America serait sous-freinée, ce n’est donc pas un sujet de haute importance. Je rappelle que lors du lancement en 2001, les pilotes pensant que la moto pouvait bénéficier d’un peu plus de puissance de freinage étaient ceux (dont je ne suis pas) qui freinaient à un ou deux doigts. Bien que la moto ne possède toujours pas de deuxième disque frontal, elle a gagné des leviers de frein et d’embrayage réglables, qui pourront bien répondre à cette demande.
Comme la différence de prix entre les deux modèles s’est inévitablement réduite, votre préférence peut même se limiter à la couleur de leur robe. Les deux sont proposées en Phantom Black, et en plus de ce même Phantom Black en une combinaison deux couleurs soit de Tornado Red soit de Sunset Red. Mais la peinture Pacific Blue/New England White est réservée à l’America, alors que la Speedmaster peut se commander en Mulberry Red monochrome.

Voilà, vous savez tout : après une journée de tests approfondis sur les routes du Southend, à partager à la fois le déluge, le thé sucré et les ‘sossidges’ géants, la conclusion est que, si vous aimez la moto blanche et bleue choisissez l’America, et si vous aimez la toute rouge mieux vaut choisir la Speedmaster. Mis à part ces options-couleur, les cruisers bi-cylindres de Triumph se valent actuellement si bien que la seule méthode honnête de déterminer un gagnant serait d’effectuer de nouveaux essais plus complets … pourquoi pas monsieur Triumph … en Californie ensoleillée !!

What’s what Hippo ...

Messages

  • Un gros pavé de texte monobloc, dans une petite taille de caractères, sans le moindre saut de ligne ni début de paragraphe…

    Désolé, j’ai pas tout lu.

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