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Motards en Balade à emmené un Triumph Tiger Explorer en Corse.

mercredi 24 octobre 2012, par Hervé

Dernière de l’année pour Motards en Balade et pour nous, premier essai grandeur nature de la Triumph Explorer que nous avions eu l’occasion de tester en Mars dernier : http://www.motardsenbalade.net/spip.php?article743

Comme toujours c’est notre partenaire Triumph Nimes qui a joué le jeu et mis à notre disposition un Explorer de démo, tout juste sorti de caisse et simplement doté d’un top case pour l’occasion. Merci à eux.

Explorer .. en Corse.

3500 tours maxi pour rejoindre le port de Marseille cela donne tout juste la vitesse limite à ne pas franchir .. heureusement d’ailleurs car les forces de gendarmerie, vous savez, celles qui sont chargées de la prévention et qui s’étaient postées au creux d’un petit bosquet touffu, au beau milieu de cette ligne droite où jamais il n’y a eu le moindre accident, auraient pu sans aucun problème augmenter la note de frais afférente à ce voyage.

Marseille, son port et ses embouteillages mémorables .. Eh bien, même si l’Explorer chargé et tout pleins faits représente une sacré masse en mouvement, la moto se faufile au beau milieu de la circulation sans le moindre problème. Non dotée des valises style « armoires normandes » elle se révèle même relativement étroite et le couple omniprésent du 1215cc va vous permettre de vous extraire de toute situation et ce sans vous préoccuper le moins du monde du rapport de boite à vitesse sur lequel vous êtes.

Nous voici arrivés devant le comptoir de la Méridionale, bientôt rejoint par le groupe avec lequel nous allons embarquer pour l’Ile de Beauté. L’Explorer fait le spectacle, il est vrai qu’une Triumph dotée d’un cardan ce n’est pas du plus courant .. Et pourtant, cela fait sept mois que la moto est sortie .. certains n’en soupçonnaient même pas l’existence !! Dans la troupe il y avait quelque Bmistes … cela allait être une bonne occasion de leur montrer que la firme bavaroise n’avait pas l’apanage du GT !!! 18h sonnaient, il nous fallait embarquer .. Corse, nous voilà !!

Un petit aparté au passage : Nous avons pris pour la première fois le fleuron de la Compagnie Méridionale : le tout nouveau Piana, un superbe car-ferry. Bel engin, bien aménagé mais qui pêche quelque peu au point de vue équilibrage des arbres d’hélices au point que , dans les magnifiques cabines, on est obligé au bout d’une petite heure, de coincer les garnitures du plafond avec des bouts de carton, afin de pouvoir dormir .. Dommage quand même … vu le prix de l’engin !!

Il était tout juste huit heures du matin lorsque nous débarquâmes à Bastia pour rejoindre notre hôtel à St Florent avant d’entamer notre première balade dans l’île.

Bastia - St Florent ...

Dès les premiers virages corses l’Explorer se révèle être d’une redoutable maniabilité même si, rodage oblige, je dois rester sur le rapport inférieur afin d’éviter de monter dans les tours . L’indicateur de rapport engagé au tableau de bord se révèle fort utile et c’est l’occasion de remarquer que cet équipement se doit d’être présent sur toute moto..Ce n’est malheureusement pas le cas !!
St Florent nous accueille, la température extérieure .. que l’on peut également consulter d’une simple pression du doigt et qui s’affiche en lieu et place du trip .. indique 24° .. ce n’est quand même pas trop mal pour un début octobre à 9h du mat !! Au titre des équipements, même si on peut déplorer sur cette machine l’absence de protection des mains et des poignées chauffantes, on pourra bénéficier du régulateur de vitesse, de l’arrêt automatique des clignotants, de deux trips, de la consommation instantanée et de la conso moyenne, de l’heure ( mais là il faut absolument penser à chausser des lunettes ), de l’ABS débrayable … Sans compter la selle réglable en hauteur, les prises électriques .. dont une fort pratique dans le top case rigide, la béquille centrale ( pour graisser le cardan ???? ) .. enfin tout ce qui va bien pour aller au bout du monde !! Et comme chez toute la concurrence la liste des options est pléthorique vous aurez, pour peu que vous en ayez les moyens, toutes les possibilités pour équiper votre machine selon votre gout et vos besoins.

St Florent - St Florent ... Tour du Cap.

Première balade au programme .. Le Tour du Cap Corse avec retour sur St Florent par San Martino di Lota, la corniche bastiaise, le col de Teghime, Oletta et la cathédrale de Nebbiu. Un itinéraire qui allait nous faire faire un peu plus de 150 kilomètres. Le temps était radieux tout s’annonçait bien. Jusqu’à Nonza ce fut un vrai bonheur, l’Exporer s’inscrivait parfaitement dans les courbes et le moteur délivrait son couple dans un bruit très agréable malgré le fait que nous ayons le pot d’échappement d’origine, ce que ne manquèrent pas de nous faire remarquer les autres participants. A Nonza nous prîmes le temps de discuter avec Francis Linel, le chanteur d’opérette des années 60, qui nous explique les méfaits, mais aussi les bienfaits de la mine d’amiante de Canari qui apparemment n’a point affecté ses facultés malgré la proximité, lui qui à 84 ans passés fait toujours autant rigoler ses compagnons de terrasse !! Le même Francis nous prévint que d’ici une dizaine de kilomètres la balade allait se corser .. c’est la cas de le dire .. car la route était en travaux. Comme cela fait quatorze années qu’elle est en travaux, je ne prêtais guère attention à son avertissement , en fait, là, j’ai vraiment eu tort. Pour le coup que j’ai pu tester l’Explorer en version tout terrain, de suite je virais l’ABS du programme, pour appréhender les 15 bornes de mono-voie défoncée qui subsistait de la route : une mono voie que nous devions partager avec tout ce qui se présentait en face, de l’automobile au poids lourd, et qui systématiquement refusait d’emprunter la partie non revêtue. Sympathique expérience qui nous prouva que la moto était à même de passer sans problème sur une piste même très défoncée et ce à une allure qui ne fut pas ridicule. La machine se révèle bien équilibrée et son poids haut perché du à ce moteur qui a des allures de cathédrale romane n’est pas un handicap car l’étroitesse de la selle fait que l’on peut sans problème poser les pieds à terre pour peu que l’on mesure un peu plus d’1m70. Si d’aventure il vous prends l’envie de vous la jouer Paris Dakar et de vous mettre debout sur les cale-pieds vous remarquerez que ceux ci disposent d’un grip fort efficace, que les commandes de frein Ar et de boite sont toujours aussi accessibles et que vous aurez une position tout à fait naturelle, les genoux calés contre la bord du réservoir et les mains qui tombent parfaitement sur le guidon.
Nombre de participants à notre balade eurent ainsi l’occasion de maudire, l’organisation, l’équipement, les circonstances et tout ce qui a fait que lorsque nous arrivâmes à Marcinaggio certains n’avaient vu du Cap que l’endroit où ils allaient poser leur roue avant. Mais ainsi sont les aléas des balades .. et encore, je me félicitait d’avoir eu l’idée de faire le Cap dans ce sens, après avoir déposé les bagages à l’hôtel et non directement à la sortie du bateau comme nous le faisions d’habitude.

Repas à Marcinaggio, ce sympathique port du Nord est de l’île, qui va mériter de figurer dans nos bonnes adresses car, même si nous étions hors saison, les gens furent fort sympa et lorsque nous comparâmes les différents repas et restaurant dans lesquels nous nous sommes répartis, l’avis fut général .. cuisine excellente, tarif correct et accueil au top partout.

Certains eurent envie de se baigner, cela tombait bien l’eau était à 24°, nous nous continuâmes notre chemin, j’avais idée d’une petite route ultra tortueuse ou j’allais pouvoir tester le maniabilité de la bête … avec nous il y avait deux anciens Tiger, deux 1200 GS .. et une MV Brutale, bonnes bases de comparaison !! N’oublions pas que j’étais toujours en phase de rodage aussi l’appréhension de chaque épingle à cheveux se fit sans tomber moult rapports ni s’en sortir avec force gaz, eh bien, RAS, la bestiole reprend à 1200 tours sans rechigner le moins du monde, faisant ainsi la pige aux teutonnes dont la boite claquait à loisirs. Comme le cardan, comme je l’avais remarqué lors de mon premier essai, se faisait complètement oublier, je pus, en toute sérénité jouer les touristes à la fois sur la superbe route de la corniche, haut lieu de balade pour les bastais joggeurs, que sur la minuscule route qui menait d’Olmetta à la cathédrale de St Florent, superbe endroit plein de sérénité au beau milieu des chênes verts qu’une association bien venue a su non seulement conserver mais également entretenir.

C’est toutefois là, sur le parking, que j’ai eu toutefois l’occasion de noter un des points faibles de l’Explorer, lorsque je me suis garé sur un devers. La moto était bien penchée sur une latérale qui me semble un peu trop petite et, pour la redresser, je dus faire appel à l’un de mes compagnons de fortune … Je vous laisse imaginer la scène, et les lazzi. Vous me direz, à l’expérience, ce défaut semble récurrent sur tous ces gros trails. Il est quand même gênant de constater que cela risque de s’avouer fort désagréable si vous vous retrouvez seul et lourdement chargé, dans la même situation.

Retour à St Florent où, sur le parking du port, l’Explorer attira l’attention de moult motards qui semblaient la découvrir .. Dis donc Monsieur Triumph, tu n’aurais pas quelque peu pêché dans la promotion de la bestiole ???

Première journée fertile en émotions et en découverte pour le petit groupe et excellent test en situation pour moi. Demain allait être un autre jour. Le temps ? Beau et encore beau.

St Florent - Ile Rousse - Calvi et retour par la route des artisans.

Second jour de notre périple Corse qui allait nous permettre de faire s’exprimer l’Explorer sur un terrain très propice car nous allions à l’aller comme au retour arpenter la désormais superbe route qui traverse le désert des Agriates. 27 km entre St Florent et la Balanina avec une sacré série d’enchainement de virages serrés et de courbes rapides, que demander de mieux ?

La moto avait désormais un peu plus de 300 bornes j’allais pouvoir la pousser jusqu’à 5000 tours .. un petit 135 en pointe .. il y avait de quoi faire !!

Eh bien , il y a eu .. Pas à dire cet engin est bien né .. Un couple de tracteur et un moteur qui s’exprime pleinement quel que soit le rapport engagé et qui reprend sans rechigner .. Le tout associé à une tenue de route sans faille et à un freinage hors pair .. l’ABS jouant parfaitement son rôle en situation d’urgence mais se faisant complètement oublier même lorsque l’on sollicite le frein arrière afin de stabiliser la machine en entrée de courbe.

La moto, sans toutefois avoir la facilité de conduite de sa petite sœur 800 .. le poids y est quand même pour quelque chose .. sollicitée dans le serré saute allègrement de virage en virage et la prise d’angle est impressionnante. En restant sur le couple, rodage oblige, on se prend à enrouler avec un rythme de croisière qui tutoie largement celui d’une sportive.

Une fois les Agriates passées on a réduit le rythme pour gagner Ile Rousse puis Calvi au gré d’une Balanina truffée de radars et autre jumelles .. Nous étions hors saison, je n’ose même pas imaginer ce que cela doit être de Juin à Septembre !!

Le retour se fit par la route des artisans où là, il n’est pas question de se la jouer grand prix, il est triste de constater que cette magnifique route en corniche se dégrade au fil du temps sans que personne ne s’en préoccupe. C’est à croire que les panoramas fabuleux, les villages hauts perchés et surtout les gars qui œuvrent pour la protection de l’artisanat en Corse n’intéressent pas suffisamment pour que l’on améliore les moyens de les rejoindre.

Bonne expérience toutefois pour notre Explorer dont les suspensions absorbent tous les défauts de la route sans problème et surtout sans provoquer le moindre changement de cap. Malgré toutes les possibilités de réglage, j’avais laissé la moto réglée stock .. je reste persuadé que cela doit être en usine que l’on effectue les réglages optimum et non sur les forums divers … eh bien no problem, la machine se joue des imperfections de la route et , ce qui est primordial pour moi avec mes vieux bras ressoudés et plein de ferrailles diverses, la fourche absorbe parfaitement trous et bosses sans nuire au confort ni vous donner envie de passer instantanément chez l’ostéo pour une remise en place des poignets au bout de 100 bornes de ce régime.

Retour par les Agriates … 500 kils au compteur .. Si j’en prenais 6000 !! … Le pied ... je vous dis .. Le Pied !!

St Florent - Coti Chiavari ....

Le troisième jour était celui de la grande traversée Nord Sud qui allait nous conduire de St Florent à Coti Chiavari en passant par le défilé de Lancone, la vallée du Golo, la Scala de Santa Regina, le col de Vergio, la forêt d’Aitone, Evisa, Porto, les Chalanques de Piana, Carghese, Sagone, Ajaccio .. et pour finir la fameuse montée du pénitencier de Coti . 255 km de tortueux au gré de paysages spectaculaires .. L’expérience allait être amusante car j’avais chargé les bagages et le poids de la moto allait obligatoirement s’en ressentir.

Il est difficile d’effectuer un véritable test de moto sur un parcours aussi magnifique. Le soleil était de la partie et seul un peu de vent au niveau du col de Vergio ( à près de 1500 m d’altitude quand même ) a rafraîchit l’atmosphère. Pas question de mettre gaz, nous nous sommes contentés de tester la bécane sur un point quasi primordial pour nous, qui sommes en permanence avec des groupes, ce qui impose bon nombre de contraintes.
1 : Rouler un œil tout le temps dans les rétros .. Tiens parlons en des rétros .. Ils sont très bien positionnés et dégagent suffisamment pour que la vision arrière ne soit pas affectée même avec un blouson ample.
2 : S’arrêter dans n’importe quelle condition pour faire découvrir au groupe qui nous suit un endroit particulier … J’ai pesté contre le positionnement du warning au tableau de bord, contrairement aux anciens « Tigre » qui l’avaient au guidon .. mais j’ai apprécié l’indicateur de température extérieure faisant partie de l’une des multiples possibilité d’un ordinateurs de bord prolifique. Bien également le désormais classique .. reste de carburant avant le refueling .. Cela permet de tranquilliser ceux qui ne l’ont pas .. et de prévenir de la station que l’on va utiliser pour faire le plein.

Je ne parlerai pas des capacités de reprise de la bestiole ni de la possibilité de cruiser à 2000 tours afin de pleinement apprécier les paysages nous en eûmes encore la preuve.

Je n’imaginerais même pas vous entretenir de ce camion grumier qui m’est apparu au sortir d’un virage dans la Scala de Sta Régina et de la formidable efficacité de l’ABS .. qui m’a permis de rester parfaitement maitre de l’engin alors que je m’étais jeté tous freins bloqués dans un bas coté recouvert d’herbe tendre.

Que vous dire de la maniabilité de cette moto dans le très serré des Chalanques de Piana, pendant que je la conduisait uniquement avec les genoux, occupé que j’étais à régler l’emplacement de la GoPro afin de figer sur la pellicule le rougeoiement de cette fin d’après midi.

Par contre je pourrais de nouveau pester contre cette maudite béquille latérale qui met systématiquement la machine dans un équilibre précaire si on se pose en devers ( vous me direz, il n’y a qu’à utiliser la centrale .. c’est vrai .. et de surcroit la moto est très facile à béquiller .. mais tous les terrains ne s’y prêtent pas !! ) … je pourrais aussi râler contre le poids haut percé de la machine, accentué par les bagages, qui fait que l’on se retrouve avec le même défaut que les "Tigers" de l’ancienne génération : si vous avez le malheur de dépasser le point d’équilibre à l’arrêt c’est soit l’élongation soit l’appel aux copains pour ramasser la brelle !!!
Pour tout vous dire j’ai choisi l’élongation, merci à mon ostéo qui a oeuvré en rentrant !!

Nous avons fini la journée par une montée du Pénitencier de Coti dont la route ressemble de plus en plus à un véritable champ de mines et les épingles à des marches d’escalier … Il va bien falloir à un moment ou à un autre que les services de l’équipement fassent quelque chose car là, on est en train de bouziller un patrimoine.

En ce qui concerne la machine, chargée comme à vide, c’est un tapis volant dont le couple du moteur permet de s’extraire de chaque « spin corner » comme qui rigole … fabuleux !! Nous sommes arrivés à Coti juste après le coucher du soleil, ce qui nous a quand même permis d’apprécier l’efficacité de l’éclairage d’origine de la moto.

Coti - Coti .. Par le Taravo ..

Quatrième jour en Corse avec la découverte du Taravo et de l’Alta Rocca, une journée qui allait faire la part belle aux minuscules routes dont nous avons le secret, aux divers obstacles mobiles et non mobiles que nous allions pouvoir rencontrer au gré des troupeaux et autres chantiers forestiers et aux différences de revêtements entre le bon tarmac noir qui accroche et donne envie et cette cochonnerie ( c’est la cas de le dire en Corse ) de revêtement rose .. qui, dès qu’il est seulement humide, prend instantanément des allures de patinoire olympique.

Au programme : Propriano, Le Col de Siu, Abellara, St Lucie de Tallano, Levie, Carbini, Sartene, Campomoro et retour par Propriano, Olmeto, Pila Canale, Maratu et Coti … Une belle balade qui allait nous faire faire le tour de la partie orientale du Taravo.

Sur tous les terrains l’Explorer s’est trouvé à son aise, du quasi chemin de chèvre tout juste goudronné à la belle liaison vers le centre de l’île au goudron lisse et entretenu. L’humidité stagnante des sous bois nous a permis de tester les pneumatiques Metzeler Tourance qui l’équipaient d’origine et qui se révélèrent sans faille.

Nous en avons profité au cours de cette journée pour faire quelques test de consommation. Celle ci s’est avéré être de 6.5 l en moyenne depuis le début de notre essai avec un indicateur au tableau de bord qui, lui, indiquait 6.4 … RAS … C’est au cours de cette balade que nous avons dépassé les 1000 km compteur, un rapide contrôle des niveaux nous a complètement tranquillisé. Arrivés à Coti nous avons fait un bon nettoyage et un check up complet de la moto .. RAS sur toute la ligne.

La cinquième journée allait nous permettre d’enfiler la « spéciale des Italiens » entre Sarténe et Bonifacio par le rocher de Roccapina. Nous allions également pouvoir tester la moto sur les quelques centaines de mètres de non revêtu qui allaient nous emmener jusqu’à la plage de la Tonara.

Nous avons retrouvé sur la magnifique route qui coupe la pointe de Zivia les mêmes impressions que nous avions eu précédemment dans le Désert des Agriates mais cette fois nous pouvions faire s’exprimer pleinement le moteur de la bestiole. Au gré des changements de vitesse nous avons ainsi pu nous rendre compte que l’imposante transmission acatène se fait complètement oublier et que la boite se révèle même extrêmement joueuse.

Le couple omniprésent du gros 1215cc vous arrache littéralement les bras pour peu que vous sollicitiez le moteur sur un rapport inférieur en sortie de virage. Juste une petite remarque qui concerne la poignée d’accélérateur « ride by wire », car de temps en temps il est possible de se laisser piéger, surtout au démarrage ou dans une sortie de rond point, par la quasi instantanéité de réaction. Ce système réclame une certaine habitude et une attention soutenue dès que le rythme, aussi bizarre que cela paraît .. se ralentit.

On peut également noter le fait que le top case semble avoir un peu de jeu et ballote bizarrement au gré des défauts de la route, plusieurs personnes m’en ont fait la remarque, j’ai vérifié les fixations, RAS, peut être faudrait il envisager d’interposer une cale qui évitera ce problème, problème qui à la longue risquera de s’amplifier largement.

A l’issue de cette journée nous avons pu vérifier deux choses .. en premier que les picots qui ornaient jusqu’ici la bordure extrême des pneumatiques avaient disparu et en second que les deux cale pieds conducteur témoignaient désormais que l’on pouvait en toute sécurité avec l’Explorer prendre une angulation qui ne faisait pas rire !!

Retour à Coti par la route de la côte afin de faire quelques clichés au soleil couchant. J’avais désormais terminé mon essai de la moto, le lendemain c’était du bonus, on allait pouvoir la monter aux copains corses.

Coti - Ajaccio ...

Depuis qu’un concessionnaire Triumph s’est ouvert à Ajaccio on voit de plus en plus de machines britanniques dans l’île. Jusqu’ici l’apanage des Trails GT multifonctions était quasiment réservé à la seule marque bavaroise et on rencontrait sur le cours Napoléon quasiment un 1200 GS au mètre.

Eh bien cette hégémonie semble quelque peu entamée car on observe en centre ville une recrudescence de Tiger 800, surement la moto la mieux adaptée au profil de l’île, mais également quelques 1200 Explorer, preuve en est que la marque britannique est en train de doucement mais surement prendre des parts de marché aux allemands.

Nous avons testé l’Explorer dans les embouteillages fameux de la cité napoléonienne, ce fut sans problème. Pas de surchauffe inconsidérée, pas de calage intempestifs, pas de déséquilibre même dans les situations les plus chaudes, le conducteur ajaccien ayant quand même tendance à faire absolument n’importe quoi et à se foutre allègrement de tout ce qui n’est pas au moins plus gros d’un tiers que lui !! Se faufiler entre les bagnole confère à l’exercice de plateau et l’étroitesse de la machine n’est pas un mince avantage pour pouvoir aisément exceller dans cet exercice. On ne va pas encore vous parler du couple du moteur , mais croyez moi c’est aussi sacrément agréable de pouvoir reprendre sur un filet de gaz. Là où l’allemande cogne, renâcle et toussote, l’anglaise se contente de respirer à plein poumons.

Une dernière pause sur un coin de trottoir pour délivrer les billets d’embarquement et nous en avions terminé avec notre aventure corse, une aventure où l’Explorer s’en était tiré avec les honneurs.

De retour à Marseille il ne nous restait plus qu’à ramener la moto à la concession après un petit coup de lavage .. On a pu ainsi remarquer que cette machine ne se salit guère, surtout la roue arrière indemne de toute projection d’huile … Ah, mais c’est vrai qu’elle disposait d’un cardan .. Je n’avais pas remarqué.

Bilan des courses, cette Explorer se révèle une excellente machine pour le grand tourisme, je n’oserais peut être pas aller avec m’aventurer sur les pistes africaines car incontestablement je suis persuadé que le centre de gravité est positionné bien trop haut et que même si l’étroitesse de la selle permet à tout conducteur pourvu qu’il soit à la maille de poser les deux pieds par terre à l’arrêt, les 260 kg de la bestiole tous pleins faits seront quand même rapidement par terre pour peu que l’on dépasse maladroitement le point d’équilibre … et j’imagine la situation si il faut la relever tout seul .. par curiosité j’ai cherché les points par les quels on peut effectuer cette manœuvre, eh bien, croyez moi ils ne sont guère nombreux !!

L’Explorer est bien dotée en accessoires d’origine avec sa bulle et sa selle réglable, sa béquille centrale, son ABS et son système de traction, un emplacement sous la selle qui peut s’avérer utilisable, un double trip, indicateur de rapport engagé, ordinateur de bord complet facilement consultable et régulateur de vitesse que l’on commande d’un doigt .. pour peu qu’on ait lu le manuel auparavant !!

Cette machine semble pouvoir vous emmener au bout du monde dans sa version stock à laquelle on ne peut reprocher qu’un seul petit manque pour une moto de cette catégorie c’est de ne point être dotée d’origine de poignées chauffantes, un accessoire qui est loin d’être anodin pour tous ceux qui roulent beaucoup quelles que soient les conditions, ce qui semble être le créneau sur lequel Triumph envisage de chasser pour vendre cette moto.

Esthétiquement, on aime ou on aime pas, pour ma part j’avoue ne pas être choqué. Il est vrai que cette "gueule" associée au bruit inimitable du trois pattes, fait un peu ressortir l’Explorer de tout ce qui se fait en matière de gros trail routier.

L’imposant pot d’échappement méritera d’être remplacé par un adaptable homologué qui fera sans nul doute gagner quelques kilos et sans aller jusqu’à l’installation des valises Triumph qui à l’instar de toutes celles qui équipent ce genre de moto vont lui donner un CX d’armoire normande et ne faciliteront pas les balades en ville, la mise en place du top case équipé d’origine d’une seconde prise de courant fort utile permet de ranger à la pause casque et blouson sans aucun problème.

Les poignées passager équipées de crochets permettent d’arrimer sans problème un sac polochon et le confort de la selle passager, juste testée pour le fun lors de cette balade se révèle très acceptable, le dit passager étant toutefois relativement haut situé ce qui le met directement en relation avec le flux d’air détourné par la bulle, petit désagrément sur longue distance à haute vitesse mais sérieux avantage pour celui ou celle qui veut profiter du paysage.

Au final mention bien pour cette Explorer qui sera sans nul doute d’ici peu une excellent alternative pour tous ceux qui sont allergiques à l’empattement d’un bicylindre boxer. Comme la tenue de route n’a rien à envier à celui de la teutonne m’est avis que d’ici peu pas mal de gros rouleurs risquent bien de passer de la porte de Brandebourg à la tour de Big Ben sans pour autant s’en porter plus mal.

Encore merci à notre concessionnaire Nîmois, Triumph Nîmes, qui a mis à notre disposition cette moto, qu’il soit tranquille nous en avons effectué un rodage dans les règles.

Merci également à ceux qui nous hébergent en Corse : L’hôtel des Galets à St Florent et le Belvédère à Coti-Chiavari.

En ce qui concerne la Corse .. elle est toujours si belle que nous ne pouvons que vous inviter vous à la visiter venez avec nous en 2013, on y fêtera nos quinze ans d’amour avec l’île !!


Voir en ligne : Triumph Nîmes

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